Taima : Accord boréal
Il y a de ces rencontres qui bouleversent des vies. Lorsque la cinéaste ELISAPIE ISAAC fait la connaissance du musicien ALAIN AUGER, ni l’un ni l’autre n’imagine le retentissant coup de foudre musical qui se profile. Quatre ans presque jour pour jour après ce don du sort, Taima vient offrir sur scène le fruit de cette singulière communion artistique.
Elle est Inuk, originaire de Salluit, au Nunavik. Passionnée de communication, elle œuvre comme journaliste aux stations de radio et télévision locales, avant de mettre le cap sur Montréal, où elle se fera connaître en tant que réalisatrice de documentaires. Lui vient d’Abitibi. Entre aide humanitaire en Afrique, participation à divers groupes musicaux et composition de trames sonores pour quelques grandes productions hollywoodiennes, il poursuit sa quête d’âme sœur artistique. Dès qu’Alain Auger entend chanter Elisapie Isaac, il craque. "Ç’a été un coup de foudre instantané; je suis vraiment tombé amoureux de sa voix, de son timbre, de son émotion, puis de sa façon très instinctive et naturelle de chanter. C’est très unique; tu sens que ça ne vient pas de l’école de musique", explique-t-il, ajoutant y avoir tout de suite perçu une parenté vocale avec Beth Gibbons (Portishead) et Björk, qui figurent parmi ses chanteuses favorites.
Quant à Elisapie, si d’autres activités l’ont d’abord plus sérieusement intéressée, elle chante depuis un bon moment déjà. "Autour de 13 ou 14 ans, je chantais souvent lors des soirées de musique dans mon village… Je crois que c’est mon professeur d’inuktitut qui m’a trop entendu chanter dans la classe et qui s’est dit: "OK, je crois qu’il y a quelque chose; elle n’arrête pas, elle m’énerve, faisons-la chanter ce soir…" Il m’a ouvert une porte", se souvient-elle, admettant avoir eu maille à partir avec la timidité lors des premières séances avec Alain. "Je n’étais pas très bonne vendeuse", résume-t-elle. Mais le multi-instrumentiste, séduit, s’est montré persévérant. "Je l’encourageais à se faire confiance, à aller creuser en dedans, parce que je savais qu’il y avait quelque chose; comme si la graine était là mais ne poussait pas. Alors moi, j’arrosais, et c’est venu tranquillement. Puis chaque fois que ça marchait, elle disait: "Hey! Je suis capable! C’est là!"… Et moi, je répondais: "Oui, c’est là. Allez, go!""
Un premier album éponyme (Fullspin, février 2004) et plusieurs tournées plus tard (incluant une récente participation au prestigieux Festival de Glastonbury, en Angleterre, en attendant une visite en France et en Norvège plus tard cet été), le duo vient présenter à Québec sa folk pop atmosphérique, accompagné par Roger Miron (guitares, lap steel), Mathieu Gagné (basse, contrebasse) et Francis Fillion (batterie).
Le 8 juillet à 20 h 30
À la Salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre