Jack DeJohnette : Baguette magique
Considéré à juste titre comme l’un des batteurs les plus accomplis de sa génération, JACK DEJOHNETTE avait pris goût à la musique au foyer familial et suivit des leçons de piano pendant six ans avant de découvrir la percussion avec la formation de son école secondaire.
Après avoir mené ses propres formations de R&B, de hard bop et de musique d’avant-garde à Chicago en tant que pianiste et batteur au début des années 60, DeJohnette allait collaborer avec la plupart des personnages principaux de la scène jazz contemporaine, entre autres John Coltrane, Keith Jarrett, Chet Baker et Eddie Harris, qui suggéra à Jack de concentrer son attention sur la batterie. "Une décision naturelle que j’avais prise dès l’âge de 16 ans. Ma manière de concevoir le rythme, d’entendre la musique a sûrement été formée par le piano; mais tout le monde a son son, sa propre identité et y apporte une certaine créativité", ajoute-t-il avec une modestie tout aussi légendaire. C’est au sein du Charles Lloyd Quartet qu’il rencontra un autre musicien prodigieux, Keith Jarrett, dont il fait toujours partie du légendaire trio (avec Gary Peacock) depuis plus de 20 ans et avec qui il se produira chez nous.
Cette démarche musicale peu banale et hautement créatrice l’amènera même à diriger ses propres formations de jazz de derrière sa batterie, sûrement un point de vue bien différent de celui de la plupart des collègues: "En tant que band leader, tu veux écrire des compositions qui mettent bien en valeur le talent du groupe et aussi installer une plate-forme pour la batterie. Je suis tout autant à l’aise de soutenir les musiciens que de prendre mes solos, mais j’aime aussi colorer le son de ma formation et composer moi-même."
Mais en 1969, il se joindra au groupe de Miles Davis pour enregistrer une œuvre qui introduira de nouvelles sonorités électriques et changera la direction du jazz à jamais: "Bitches Brew était un work in progress, une expérience de Miles qui laissait l’enregistrement rouler pour capter tout ce qui en ressortirait. Donc un album expérimental, oui, mais c’est aussi un très bon disque qui contribua fortement à faire découvrir le jazz en creusant plus loin et plus profondément vers les racines de cette musique. Il n’y avait pas que Miles qui était influencé par la musique rock de Hendrix et autres: nous l’étions tous!" Mais cet esprit curieux s’était tourné vers les musiques de tous styles dès son enfance. "L’opéra, le country et western, le R&B, le blues, le swing, les musiques africaines: je n’ai toujours eu qu’un seul sentiment envers la musique et j’ai toujours résisté à la mode de vouloir tout catégoriser."
Le 1er juillet
À la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
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