Manitoba : Jours de plaine
Ah, les grandes plaines manitobaines. Des acres de blé doré à n’en plus finir, Winnipeg où réside plus de la moitié de la population totale de la province, et Daniel Lavoie!
Évidemment, le Torontois Dan Snaith, alias Manitoba, n’a réfléchi à aucune de ces précieuses données lorsque est venu le temps de se trouver un pseudonyme. Qu’à cela ne tienne, bien qu’il n’y ait jamais vécu, Snaith est devenu cette année le meilleur ambassadeur électronique que la province pouvait dénicher. Australiens, Italiens et même Japonais scandent aujourd’hui le nom de Manitoba avec un large sourire. Ils ignorent tout de la tradition agricole, mais connaissent par cœur les pièces d’Up in Flames qui, par sa mixture électronique psychédélique non loin du wall of sound de Phil Spector, a propulsé Dan Snaith au rang de sensation canadienne.
"Nous avons participé à plusieurs grands festivals européens, et lorsque nous avons joué devant 20 000 personnes dans un stade de soccer en Italie, je me suis dit que la vie venait de prendre une tournure fortement irréaliste", raconte Dan qui, humblement, ne croit pas mériter une telle attention.
En plus d’accompagner Stereolab et Broadcast en tournée, Manitoba s’est permis cette année quelques remix de pièces de Notwist et Mojave 3. "Avant, je remixais des pièces pour en faire des versions dance club. Cette fois, l’optique différait, je devais simplement prendre les bandes originales et créer une nouvelle version." Pour un musicien bidouilleur de programmes informatiques, avoir accès aux bandes maîtresses d’un album (surtout celles du Neon Golden de Notwist) relève d’une euphorie certaine. "Au fond, je me voyais un peu comme un réalisateur. J’aimerais beaucoup refaire l’exercice avec de vieux disques rock psychédéliques comme ceux d’Aphrodite’s Child, par exemple."
Prenant soin de préciser que son quatrième album ne connaîtra pas l’impact d’Up in Flames, Dan avoue travailler encore une fois à partir d’instruments acoustiques et électroniques. S’il en prévoit la sortie pour 2005, il profitera de l’été pour se produire, dans le cadre des nombreux festivals de jazz et blues canadiens, en compagnie de ses deux musiciens. "Nous ne changerons rien à nos concerts même si, au départ, nous blaguions en disant qu’il fallait nécessairement apprendre les standards du blues 12 mesures…"
Le 7 juillet
Au Club Soda à minuit
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