Benoît Charest : Une année folle
Musique

Benoît Charest : Une année folle

Les musiciens, particulièrement ceux associés au jazz, méritent d’échapper à l’anonymat où les tient trop souvent leur rôle obscur d’accompagnateurs. C’est le cas de BENOÎT CHAREST qui, bien avant d’écrire de la musique pour le cinéma, était un guitariste de jazz-rock aguerri ayant joué dans les clubs dans toutes sortes de contextes.

Quand Sylvain Chomet, le réalisateur des Triplettes de Belleville, l’a entendu dans une boîte, le guitariste explorait une fois de plus la musique de Jimi Hendrix, musicien génial que ce dernier évoque avec animation: "Tout le monde parle de son jeu de guitare. Mais ses compositions traduisent une conception phénoménale du blues et du rhythm’n’blues!"

Avant Les Triplettes, Ben Charest a écrit les trames sonores de quelques films, dont celle de Matroni et moi. Il parle de la façon d’aborder ce travail et du plaisir particulier qu’il ressent: "Le fait que ce soit éclectique. Musicalement, on touche à tout. La sensibilité nécessaire pour faire éclore la musique qui convient. L’équilibre à trouver dans tout ça. Tous les niveaux du processus: regarder les images, ébaucher les orchestrations. Réaliser les sessions." Bien que ce ne soit pas toujours facile à vendre comme idée, le compositeur défend une vision artistique de la bande sonore d’un film, le désir de créer un objet indépendant. Le succès du CD lui a donné raison.

Le grand public a été touché par le swing des années 30-40, par l’influence de Django Reinhardt, mais la trame sonore des Triplettes de Belleville offre une grande variété de styles: le jungle, le bal-musette, le rock-surf, le big band contemporain d’influence hard-bop: "Il s’agissait d’imaginer la musique nécessaire pour traduire l’action qui se déroule entre 1940 et 1960. Pour le Thème de la French Mafia, j’avais en tête la musique des films noirs, avec ses dissonances. Par exemple, ce que Quincy Jones a fait pour In Cold Blood, d’après le roman de Truman Capote. J’aime faire des pastiches."

Le 11 juillet à 21 h 30
À place D’Youville
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