Charles Dubé : L'allumeur d'étoiles
Musique

Charles Dubé : L’allumeur d’étoiles

Sans s’inspirer directement du personnage de l’Allumeur de réverbères dans Le Petit Prince de Saint-Exupéry, CHARLES DUBÉ sort un premier album, Réverbère, empli de lumière, de soleil, de grands courants d’air. Né sous une bonne étoile, le poète thérapeute allume une nouvelle lanterne de sa vie.

Il commence sa carrière musicale sur le tard – à la mi-trentaine – mais c’est que sa vie a été bien remplie avant que l’appel artistique se fasse entendre en lui. "Je ne pense pas que j’aurais été prêt à le faire avant, j’étais trop angoissé, torturé. J’avais la tête ailleurs, à lire et écrire…" explique Charles Dubé d’une boîte téléphonique de Gaspé. Les mots d’Auster et l’humanisme de Saint-Exupéry l’auront profondément marqué, tout comme les enfants… Parce que Charles Dubé, originaire de Sainte-Adèle, était dans une autre vie psychologue pour enfants, profession qui aura beaucoup nourri son âme d’auteur. "Les enfants ont contribué à laisser ma créativité en éveil, afin que je puisse avoir du plaisir avec les choses simples de la vie. Ça ouvre les frontières du possible parce que pour eux, apprivoiser une sauterelle ou jouer du piano à bec, ça se peut. (…) Je n’ai pas été un psychologue très orthodoxe, j’étais spécialisé en art thérapie alors j’étais toujours dans des médiums artistiques à jouer avec de la glaise ou de la gouache…"

Son père est professeur de mathématiques alors que sa mère enseigne le français et le théâtre, deux pôles qui ont tiraillé l’homme qu’il est aujourd’hui, aux intérêts hétéroclites. Pendant la première partie de sa vie, le côté rationnel de son père l’a emporté puisqu’il a entrepris de sérieuses études en psychologie, mais le voilà à une période où l’essence plus artistique de sa mère prend le dessus. "En tant que garçon, mon modèle était surtout le plus rationnel, mais mon père était content du côté artistique de ma mère. Il n’a donc pas essayé de l’écraser en moi."

Et un jour, Charles Dubé s’est retrouvé devant un choix difficile, celui d’abandonner un métier qu’il aime, dans lequel il a réussi, pour se lancer dans l’inconnu. Après avoir été primé à Ma première Place des Arts et au Festival en chanson de Petite-Vallée, il fait les premières parties de Laurence Jalbert, Kevin Parent et Michel Pagliaro. Rick Haworth, qui a surtout travaillé avec Daniel Bélanger, le remarque alors et accepte de réaliser son premier album. Ses chansons y sont poétiques, aériennes, empreintes d’une nostalgie qui ne date pas d’hier: "Enfant, j’étais trop sensible, j’étais débordé par les angoisses des autres. J’ai toujours eu une forte capacité à sentir les autres, comme une bombe de réception. J’étais souvent anxieux, agité, j’avais toujours quelque chose à raconter, j’écoutais tous les programmes de Cousteau, je voulais comprendre comment était faite une radio, je voulais voir des animaux… J’ai canalisé toute cette énergie pour en faire un métier et, avec de la maturité, je suis plus en contrôle de ma sensibilité, ça m’est très utile maintenant que je l’ai apprivoisée."

Le Petit Prince
À 35 ans, Charles Dubé est un homme optimiste, qui rêve d’une longue carrière en musique, qui désire peindre, lancer un recueil de poésie, vivre pour lui. "Je suis plus confiant par rapport à ce que je pense, ce que je vis. Je n’ai pas l’intention de convaincre personne, je veux partager mes pensées, mais le défi n’est pas de convaincre; je ne détiens pas la vérité. Plus jeune, j’étais comme ça, et c’est correct de le faire, mais pas nécessairement avec l’intention de faire passer l’idée que c’est toi qui as compris, affirme celui qui a été fortement inspiré par le pacifisme de Youssou N’Dour. Ce n’est pas vrai que tout le monde est capable d’écrire et je pense que je suis privilégié d’avoir un micro, une plate-forme pour me faire entendre, mais il n’est pas nécessaire de se garrocher dans toutes les causes." Ses messages, il les lance plus indirectement avec une écriture très cosmique et symbolique comme dans Partir pour la lune ou Passerelles. "Je pense que les gens sont intelligents et aiment qu’on leur fasse confiance; on n’est pas obligés de leur donner tout cuit dans le bec. Dans le fond, ce sont des choses que moi j’aime. Quand je lisais la poésie de Jim Morrison, qui utilise beaucoup le symbole, j’étais exalté de pouvoir atteindre un autre niveau de compréhension."

Le 11 juillet à 18 h
(Dans le cadre de Buckingham en fête)

Au Parc MacLaren
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