Tarmac : Complément de circonstance
Musique

Tarmac : Complément de circonstance

Louise Attaque entre parenthèses pour un moment, ARNAUD SAMUEL et GAËTAN ROUSSEL ont réussi à se forger une belle et forte personnalité sous Tarmac, groupe bicéphale intimiste et dépaysant.

Plus discret que sa grande sœur Louise, moins exalté mais tout aussi intense, le duo de Gaëtan Roussel et Arnaud Samuel sous l’acronyme de Tarmac fascine autant qu’il impose le respect. Car il fallait une certaine dose de courage et de volonté d’indépendance pour mettre en veille cette flamboyante Louise Attaque, un des plus gros groupes français des dernières années, qui aurait facilement pu devenir un monstre incontrôlable. Afin de laisser la poussière retomber, de prendre une pause méritée et de stimuler l’instinct créatif, le chanteur et le violoniste du groupe se sont donc tournés vers les plages plus reposantes de L’Atelier puis du plus récent Notre époque.

Aussi, lorsqu’on s’entretient avec Arnaud Samuel, l’inévitable questionnaire sur la présence et l’état de Louise refait surface. Mais au lieu d’éviter les comparaisons, le violoniste préfère parler de complémentarité entre ses deux groupes car, à l’entendre, l’un pourrait difficilement exister sans l’autre, question d’hygiène musicale. "Nous avons toujours considéré que nous faisions partie des deux groupes, affirme Samuel. C’est seulement que nous avions décidé à l’époque que Louise Attaque avait besoin d’une pause, et nous avions vu, par le hasard des choses, que Gaëtan et moi avions envie d’échanger d’autres idées, ce qui nous a menés aux deux albums de Tarmac. Même si la chose n’était pas prévue au départ."

Après avoir promené Notre époque sur les routes au cours de l’année (l’album étant sorti en France depuis un an), plus intensivement au cours des trois derniers mois, puis après avoir rendu compte de trois ans de travail avec un live intitulé Concert au Réservoir, enregistré en décembre, Gaëtan Roussel et Arnaud Samuel se sentent prêts à mettre Tarmac au repos à la fin du mois pour reprendre du service avec Alexandre Margraff et Robin Feix au sein de Louise Attaque, "pour voir ce qu’elle est capable de faire", précise Samuel.

Malgré l’ombre envahissante de Louise, Tarmac a cependant réussi à se forger une solide crédibilité, ascension accentuée par la grande homogénéité et la douceur rassurante de Notre époque, amalgame parfait de micro-styles musicaux difficiles à classer. C’est pourquoi on risquera le qualificatif de musique du monde. "En réalité, si ce terme était bien utilisé, ce serait sans doute ça! Sauf que la plupart du temps, "musique du monde" a une consonance un peu floue… Nous préférons rattacher l’album à la grande famille du rock, en disant seulement qu’il est plus ouvert (on l’espère!) à des sonorités et des instruments un peu atypiques, et aussi à des langues étrangères."

Ce qui donne aussi des textes souvent empreints de nostalgie, d’interrogations aussi personnelles que générales et qui se permettent des crochets vers Pessoa et Whitman. "En effet, précise Samuel, mais il y a aussi une volonté, avec ces textes, d’aller vers quelque chose de plus universel, et cette nostalgie que l’on peut remarquer découle d’un simple constat, soit le manque d’ouverture aux autres…"

Le 9 juillet à 21 h 30
À place D’Youville
Le 10 juillet à 20 h
Au Parc de la Francophonie
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