The Nits : Secret d’initiés
S’étant toujours tenus loin des feux de la célébrité et du succès, mais toujours près des éloges d’un peu tout le monde, et bénéficiant de l’indéfectible affection de leurs fans, les Néerlandais de The Nits reviennent au Québec, qu’ils avaient impressionné lors de leur dernier passage.
Jean-François Dupont
Trente ans de création parsemée de grands succès critiques, surtout la période comprise entre In the Dutch Mountains et Ting; de nombreux changements de personnel avec des départs malheureux et des retours inattendus et, évidemment, une farouche volonté d’indépendance et d’intransigeance artistique qui a su éviter les chemins de traverse des compromis. La carrière des Nits aura vécu bien des étapes, mais elle aura surtout été une très belle surprise, avant tout pour ses créateurs et aussi pour son chef de file Henk Hofstede.
Le chanteur et ses collègues Robert Jan Stips et Rob Kloet célèbrent ainsi depuis septembre dernier ces 30 années atypiques en promenant sur scène le dernier-né du groupe, le bien nommé 1974. Un album conçu et enregistré très rapidement, surtout marqué par le retour de Stips, membre important de ces indécrottables poux (nits) qui avait quitté quelques années auparavant, mais qui semble voué à garder le nom de ce groupe par-devers lui. "Nous n’avions au départ aucun projet de travail avec Robert Jan, explique Hofstede depuis le studio du groupe à Amsterdam. Puis, nous nous sommes revus l’été dernier, nous avons pratiqué un peu, nous nous sommes dit: "Pourquoi pas?", et nous avons convenu de rattraper le temps perdu…"
Une décision inspirée, car 1974, avec sa pop indescriptible, intelligente et flirtant parfois avec l’expérimentation, marque de très belle façon le retour du trio de base du groupe. Par contre, il est aussi évident, depuis 30 ans, que les Nits ne casseront jamais la baraque dans la colonne des chiffres de vente. Une situation qui va de pair avec les circonstances de la naissance même des Nits. "En fait, poursuit Hofstede, je n’aurais jamais pensé que le groupe survivrait aussi longtemps. Nous n’étions à l’origine qu’un band de party composé d’étudiants en art! C’est pourquoi le succès commercial – ou son absence relative – n’a jamais été vu comme un problème. C’est parfait ainsi pour moi, car le principal objectif a toujours été que nous demeurions un vrai groupe, que nous puissions en vivre tout simplement. Et surtout que nous en gardions le contrôle total, que toutes les décisions soient les nôtres. Sinon, ce groupe n’aurait plus eu de raison d’être."
Du 12 au 14 juillet à 21 h 30
À place D’Youville
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