Festival d'été Off de Québec : Survol en folie
Musique

Festival d’été Off de Québec : Survol en folie

Pour plusieurs artisans de notre cher underground, cette première édition du Festival d’été Off de Québec représente une occasion en or pour fouler des planches à l’accès souvent parsemé d’embûches: transport chaotique, spectateurs dignes de Twilight Zone, instruments récalcitrants… De valeureux participants ont bien voulu partager avec nous quelques rocambolesques souvenirs de leur expérience scénique chèrement acquise.

Fredric Gary Comeau

(Chanson, le samedi 17 juillet à 15 h au Sacrilège, avec Tristan Malavoy)
"Dans le métro, j’en voyais de toutes les couleurs! J’ai reçu des billets de métro, un livre de prières, de la monnaie d’un pays que j’ai jamais pu identifier… Quelqu’un m’a même déjà demandé s’il pouvait me payer par carte de crédit! T’as vraiment toutes sortes d’expériences dans le métro; je le conseille à n’importe quel musicien! D’un côté, ça peut être extrêmement gratifiant. Par exemple, tu vois quelqu’un s’en venir d’un pas lourd, avec la démarche pas super joyeuse, puis tu le vois lever la tête et faire un sourire; t’as l’impression d’avoir allégé la journée de quelqu’un. Mais à l’inverse, des fois, tu vois le regard des gens et tu te dis: "Bon, est-ce que je continue à jouer ou est-ce que je me prépare à me défendre?""

Tristan Malavoy
(Chanson, le samedi 17 juillet à 15 h au Sacrilège, avec Fredric Gary Comeau)
"La première fois que je suis allé en France, il y a six ou sept ans, j’avais eu des tuyaux pour "booker" quelques spectacles avec des amis musiciens là-bas. À ce moment-là, même mes amis savent à peine que je fais de la musique; on fait des dates hyper modestes dans des petits cafés… Puis là, j’arrive à Chamonix, et je ne sais pas comment la promo avait été faite, mais moi j’étais présenté comme la super guest star, une grosse vedette de la chanson au Québec, qui venait accompagner un petit groupe local! Il y avait une grosse affiche avec mon nom écrit en lettres gigantesques!.. Nul n’est prophète en son pays mais dans d’autres pays, des fois, l’info se rend de telle sorte qu’on est promu (rires)…"

Vincent Peake
Sabbath Café
(Hard-rock-lounge, le jeudi 15 juillet à 23 h au Pub Saint-Alexandre, avec Luther Wright and The Wrongs)
"Avec Groovy (Aardvark), on a joué à Fermont un moment donné, dans le mur de 1 km qui protège le village du vent… Nous, on était allés par avion mais notre stock partait en truck de Baie-Comeau, ce qui représente environ cinq heures de gravelle plus trois heures de route, et la van a eu un flat à peu près à 275 km de Fermont. Il était rendu 9 h, on devait commencer, puis le truck était loin d’arriver! Finalement, une remorqueuse est partie de Fermont pour aller rejoindre le truck, changer le pneu, puis à la seconde où il est arrivé, on avait une armée de bénévoles, peut-être 20, pour décharger. On a monté la scène puis le band gear en moins d’une demi-heure! Pas de sound check; on est embarqués direct.. Je n’ai jamais vu un stage se monter aussi vite; hallucinant!"

Pascal Asselin
Les Qc’s
(Frat-rock 60’s, le jeudi 15 juillet à 23 h à l’Anti, avec Gwenwed et les Breastfeeders)
"L’autre jour, on jouait à l’Escogriffe, à Montréal, puis mon bass drum n’arrêtait pas d’avancer pendant que je jouais. C’était fou! Aucun des autres musiciens ne s’en rendait compte; je donnais des coups de baguettes au bassiste pour qu’il vienne me le replacer mais il bougeait tout le temps. Alors on a arrêté le show et le chanteur a demandé si quelqu’un avait une roche, des bouts de bois, quelque chose… Des spectateurs sont allés dehors, sur la terrasse, chercher une grosse roche, l’ont montrée à la foule en délire, puis l’ont installée devant le bass drum. Finalement, il avançait quand même! Alors j’ai fait le set au complet avec des problèmes techniques incroyables: les cymbales tombaient, la roche continuait d’avancer… Mais on s’est rendus au bout du show quand même!"

Dokteur Katastrof
Les Dokteurs
(Surf-garage expérimental, le vendredi 16 juillet à 23 h à l’Anti, avec The Donkeys et Morceaux_de_Machines)
"Pendant un set à Chicoutimi, un gars est monté sur scène puis, je ne sais pas trop, il était assez magané, je pense; il dansait en genre de striptease et il a accroché le bassiste. On ne savait pas trop si c’était intentionnel ou à cause de son état avancé… Finalement, on l’a un peu poussé en dehors de la scène vers l’avant. Ce n’était pas vraiment une scène, mais on l’a poussé dans la foule, puis le monde a commencé à se battre!.. On a continué à jouer pareil! C’était assez bizarre. Chicoutimi, il y a une couple d’années, ça avait l’air de brasser pas mal…"

Eric Gaucher
The Donkeys
(Rock, le vendredi 16 juillet à 23 h à l’Anti, avec Les Dokteurs et Morceaux_de_Machines)
"À un concert d’Halloween, l’an dernier, peut-être avais-je un peu trop bu ce soir-là, mais pour mon déguisement, je portais une paire de sabots de bois avec lesquels je n’arrivais pas à marcher normalement… Nous avons une chanson appelée Could Have Been Killed by You et il y a une partie où tout arrête soudainement. Et pendant cette pause, j’ai perdu l’équilibre vers l’arrière et me suis complètement effondré dans la batterie! (rires) Ç’a dû prendre presque deux minutes pour me relever et tout remettre en ordre, mais le timing était parfait; ça n’aurait pas pu mieux tomber! La pause a juste été un peu plus longue qu’à l’habitude…"