Retour de son : Wyclef Jean, Violent Femmes, Plastic Bertrand, The Flying Bulgar Klezmer Band, Bérurier Noir, Eleni Mandell et Les Wampas
Musique

Retour de son : Wyclef Jean, Violent Femmes, Plastic Bertrand, The Flying Bulgar Klezmer Band, Bérurier Noir, Eleni Mandell et Les Wampas

Wyclef Jean

Le lundi 12 juillet sur la scène Bell
Fiesta sur les Plaines
"Let’s go crazy!" a lancé Wyclef Jean à son nombreux public lundi dernier sur les Plaines, apportant derechef sa contribution à la fête. En fusionnant les mondes du hip-hop, du r’n’b, du reggae et du rock, l’ancien membre des Fugees a littéralement mis le feu aux poudres, mélangeant habilement son hip-hop à la salsa et aux rythmes de sa patrie, Haïti. Ses succès Party to Damascus, Guantanamera ou Gone Till November auront tour à tour enthousiasmé une foule conquise, l’artiste profitant de l’occasion pour faire, avec finesse, la promotion de la culture créole. Frontman expérimenté, Wyclef Jean n’aura pas non plus manqué de faire étalage de ses talents musicaux, tant à la guitare – y allant d’un solo hendrixien joué avec les dents! – qu’au chant, soulevant la foule qui savourait une première soirée de chaleur estivale. (Ursula Mayer)

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Violent Femmes
Le samedi 10 juillet au Parc de la Francophonie
La bonne franquette
C’est un Pigeonnier déjà plein à craquer qu’ont habilement réchauffé les sympathiques Français de Tarmac, avec leur folk-rock assorti de violon et de slide guitar. Mais à mesure que continuait de se densifier la foule, il était possible de prédire une soirée hors de l’ordinaire en compagnie des singuliers Violent Femmes. Dès les premières notes, on reconnaît avec plaisir la voix juvénile de Gordon Gano, les époustouflantes envolées de basse acoustique de Brian Ritchie, et on assiste ébahi au ballet acrobatique de Victor de Lorenzo sur ses quelques tambours. S’il est vrai que la cohésion n’est pas le point fort du trio, l’authenticité des sonorités sur des succès tels Blister in the Sun, Add It Up et Kiss Off auront su déclencher chœurs et crowd surfing chez un public ravi. (Patrick Ouellet)

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Plastic Bertrand
Le samedi 10 juillet au Cabaret du Capitole
Encore ou encore?
Une foule pas vraiment nombreuse s’est délectée samedi soir dernier de l’un des trop rares concerts en 25 ans de carrière du fantastique Plastic Bertrand au pays des Québoches. Accompagné de ses nouveaux amis de Poxy comme à Montréal en avril dernier, le quarantenaire de feu a entonné les classiques et défriché les nouveautés à travers deux télésouffleurs. Aussi, en première partie de même qu’en duo le temps d’un tube, DJ Frigid, qui tourne les disques compacts comme une bête en rut, aura laissé une belle impression. Le contraire d’inintéressant. (François Gariépy)

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The Flying Bulgar Klezmer Band
Le samedi 10 juillet à place D’Youville
Froide interprétation
Rien de tel que la musique klezmer pour animer une foule avec ses puissants accents de mélancolie et ses éclats festifs. Et quand The Flying Bulgar Klezmer Band nous convie à une rencontre entre tradition et modernité, nous sommes tous prêts à nous laisser convaincre. Pourtant il y eut bien loin entre l’accueil poli du public et ce que l’on pouvait attendre de la bande de David Buchbinder. L’ensemble se compose d’excellents musiciens et leur lecture ne manque pas d’originalité. Mais l’émotion n’est pas souvent au rendez-vous. Sans compter que les soli parfois tonitruants du clarinettiste Bob Stevenson n’ont pas aidé la cause. Quand enfin la musique s’excite, c’est déjà la fin. Dommage. (Gilles Tremblay)

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Bérurier Noir
Le dimanche 11 juillet sur les plaines d’Abraham
Bouerurier brun
Pour son retour très attendu, la mythique troupe française aura vite laissé de côté la nostalgie de ses 15 ans d’absence pour braquer ses efforts vers l’énergie pure. Et c’est dans une atmosphère d’étrange délire, impression renforcée par l’immense bain de boue collectif du terrain des Plaines, que les Bérus entament les hostilités, poussant avec toute la conviction qu’on leur connaît les Vivre libre ou mourir, Le Renard, Porcherie, bref, tous les hymnes ayant marqué leur courte carrière. Comme si ce n’était pas suffisant, le côté visuel n’était pas en reste avec la présence des saltimbanques agités venus occuper une large partie de la scène tout au long d’une énergique prestation des musiciens, qui ont même servi un surprenant hommage à Richard Desjardins avec Bûcherons. (Jean-François Dupont)

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Eleni Mandell
Le dimanche 11 juillet au Cabaret du Capitole
Tout le charme d’Eleni
Avec ses airs de jeune fille sage, sa guitare d’enfant, son français plus qu’acceptable et ses chansons, Eleni Mandell a séduit les festivaliers. Ses influences – jazz, folk, country -, nommez-les toutes et oubliez-les aussitôt. Car l’auteure-compositrice-interprète s’est forgé une identité au-delà de toutes les étiquettes. La chanteuse a développé une belle complicité avec ses musiciens – Joshua Grange, guitare, Ryan Feues, contrebasse, et Kevin Fitzgerald, batterie -, exemplaires de rigueur et de retenue. Qu’elle revisite la poésie urbaine de ses albums précédents ou interprète les titres plus intimes du récent Afternoon, Mandell occupe toute la place avec ses émotions à fleur de peau. Une belle soirée. (Gilles Tremblay)

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Les Wampas
Le lundi 12 juillet au Parc de la Francophonie
Le diable au corps
Une fois le site vidé de moitié après la prestation dérisoire à souhait des Trois Accords, et après une brève apparition surprise de Pépé et sa guitare, les Wampas ont su déballer leur punk-rock débridé avec grand éclat grâce à la fougue légendaire de leur chanteur. Car si, au quotidien, Didier Wampas mène une existence bien pénarde de père de famille dans la quarantaine, quand il monte sur scène, il se transforme en un personnage complètement déchaîné qui ne tient pas en place une seconde, descendant sans cesse dans le parterre ou se hissant sur une caisse de transport. Le spectacle a atteint son apogée quand une vingtaine de jeunes filles l’ont rejoint pour danser à ses côtés le temps d’un doublé de Où sont les femmes? (reprise de Patrick Juvet) et Petite Fille. (Clémence Risler)