Festival international de musique de chambre d’Ottawa : Boîte à musique
Le plus important festival du monde consacré uniquement à la musique de chambre amorce sa 11e édition. Pas moins de 110 concerts auront lieu dans la capitale nationale, dans le cadre de cet événement qui entame sa deuxième décennie en beauté. Entretien avec GUYLAINE LEMAIRE, une éternelle de cette grande fête.
Musicienne de talent, la jeune altiste Guylaine Lemaire est très en demande à travers le Canada pour des concerts de musique de chambre, style qu’elle a choisi d’adopter depuis longtemps. "La musique de chambre est plus diplomatique, démocratique; chacun a son mot à dire. Pour plusieurs musiciens, c’est l’idéal puisque dans un orchestre on fait toujours partie d’une section, on n’a pas d’identité propre… Mais lorsque l’on veut vivre de sa musique et atteindre une certaine stabilité, on doit parfois se tourner vers les orchestres ou l’enseignement." Une chance qu’elle a, donc, de faire partie de l’organisation de ce méga-festival. C’est qu’elle est aussi la conjointe du violoncelliste Julian Armour, qui a fondé le Festival après avoir constaté le peu de concerts classiques donnés dans la région. Il est, depuis, le directeur artistique du Festival, qui a grossi avec les années pour atteindre un total de 110 concerts pour cette édition. "C’est plus de concerts que ce que l’Orchestre du Centre national des Arts présente par année, et tout ça en deux semaines! constate Guylaine Lemaire. Pour les musiciens, ça crée des échanges incroyables. On a tant de concerts dans ces deux semaines, mais on a aussi beaucoup de choses à se dire… Généralement, quand le Festival prend fin, il y a comme un deuil, un vide, parce qu’on est tellement sur un high, puis tout d’un coup, c’est fini. C’est ce qui fait que tant de musiciens reviennent chaque année."
Tour d’horizon
Sous le thème Le début d’une nouvelle décennie, le Festival offre une programmation plus diversifiée avec davantage de place au chant et à la musique baroque. Le concert d’ouverture sera un des moments forts avec Empire Brass, le 24. Ensuite, tout au long de des festivités, l’intégrale de la musique de chambre du compositeur allemand Brahms sera interprétée en 14 concerts. "Julian dirait sûrement que ce choix découle du fait que Brahms est un grand nom en musique de chambre… Tout le monde aime écouter ses compositions." Deux concerts sont également présentés parallèlement à l’exposition du Musée des beaux-arts La Grande Parade: Portrait de l’artiste en clown où les œuvres de Stravinsky, Debussy, MacDowell et aussi la pièce Parade d’Erik Satie sont au programme. Quatre concerts sont aussi consacrée aux compositeurs d’Ottawa, pour leur rendre hommage, le 2 août, alors que le lendemain une série de concerts Une trentaine de moins de trente ans, est dédiée à la relève avec 30 jeunes compositeurs canadiens. "Parmi les œuvres que moi je fais, il y a des créations très conservatrices comme d’autres d’avant-garde, dépendamment de ce que le jeune compositeur a décidé d’exprimer. Il y en a de très jeunes – 16-17 ans – et ça va jusqu’à 30 ans." Des concerts jeunesse seront aussi organisés alors que les couches-tard seront comblés par les spectacles donnés à 23h. D’autres performances doivent être soulignés, tels que celles de James Ehnes, Emma Kirby, Daniel Taylor ainsi que ceux des groupes Ferintosh, Trio Beaux Arts, Le Kiosque à Musique et autres. Le concert de clôture du 7 août regroupe les plus grands succès et réunit plus de 20 musiciens. Des concerts extérieurs gratuits sont donnés sur le site de Rideau Hall, alors que tous les autres concerts ont lieu dans différentes églises du centre-ville. "On attribue trop souvent la musique de chambre seulement à l’élite ou pour ceux qui s’y connaissent bien et c’est ce que le Festival essaie de démentir. La programmation se veut très informelle et diversifiée dans ce sens", conclut Guylaine Lemaire.
Du 24 juillet au 7 août
En différents lieux
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