Susie Arioli Band : Rapport amoureux
Musique

Susie Arioli Band : Rapport amoureux

Bien qu’il ne s’y soit jamais cantonné, le "Swing" a finalement disparu du nom du Susie Arioli Band. Officiellement affranchi de cette étiquette, le groupe en profite pour élargir son spectre d’influences tout en conservant les couleurs et la chaleur qui ont fait sa renommée. Et la magie opère  toujours.

À la fin des années 90, la scène musicale du jazz a assisté à un retour en force de formes d’expression populaires dans les années 30 et 40 comme le swing et le lounge, particulièrement aux États-Unis et dans l’Ouest du Canada. Au Québec, la percée du Susie Arioli Swing Band s’est effectuée dans cette mouvance. Quelques années après le temps fort de ce "swing revival", le succès du groupe, loin de se démentir, se confirme.

L’esprit ludique, l’innocence, le goût de la fête animent plus que jamais la formation. Le dernier opus, That’s For Me, offre une musique à la fois en continuité et en évolution.

Une variété de styles
La curiosité, l’enthousiasme et l’énergie de Susie Arioli, de Jordan Officer et de leurs complices les ont amenés à s’intéresser à une panoplie de styles musicaux liés au jazz et à la musique populaire des années 20, 30, 40 et 50, notamment le swing, le blues et le rock’n’roll. Des musiques noires, mais aussi la grande chanson américaine. Des musiques où la voix, les cordes et les cuivres festoient allègrement. Des musiques qui chauffent à celles qui font s’enlacer les couples. La force du groupe est de montrer ce qui unit toutes ces tendances.

Arioli et Officer puisent à nouveau abondamment parmi les standards ou les classiques qui ont fait les belles heures du swing. Mais, cette fois, les deux musiciens s’ouvrent au swing français, plus précisément le swing manouche, se sentant enfin prêts à aborder l’univers de Django Reinhardt d’une façon qui ne soit pas servile, docile, mais vraiment personnelle. Autant que le swing sinon davantage, le blues, cette musique en demi-teintes, a nourri des heures d’écoute et de jams avec des chums.

Les compositions de Jordan Officer s’appuient sur des styles musicaux qui brassent. Victor Stomp se rattache à la fin des années 20: "On parle de Stomp pour la première fois dans les années 20. Par exemple, Coleman Hawkins sous la direction de Fletcher Henderson. C’est plus basé sur le rythme que sur l’harmonie. Les accents portent sur les deuxième et quatrième temps. C’est ce qui assurera la transition entre le style Nouvelle-Orléans et le swing. Hot Head se rattache aussi au tournant des années 30. On disait "sweet" pour parler d’un solo pop et "hot" pour un solo en colère, fâché. Hot Head joue sur le double sens du mot "head": mélodie et esprit en colère."

LE 27 juillet
À l’île-du-Repos
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