Un : Chronique de l’instant

Difficile de suivre une conversation qui se tient entre Sylvin DeCarufel et Francis Gagnon, auteurs et interprètes de Un. Leur amitié est tellement tissée serré qu’ils semblent avoir développé leur propre langage. Ils jonglent avec les mots, trouvent l’absurde de chaque situation. Ainsi, il faut placer l’interrupteur de son esprit à "off" pour glisser sans retenue dans leur univers. Être quelques minutes en compagnie de ses chroniqueurs de l’instant constitue un véritable voyage dans la folie du quotidien, un remède pour voir la vie autrement.

La majorité des membres du groupe sont réunis autour d’une table: Sylvin DeCarufel, Francis Gagnon, Guillaume Marchand et David Robert. Seul François DeCarufel manque à l’appel. Cette vision donne l’étrange impression qu’une portion de la formation Pragma s’est fusionnée à Un. Sylvin DeCarufel dément cette perception. "Je joue avec David Robert depuis l’âge de 9 ans. C’est la première personne avec qui j’ai fait de la musique. Et c’est depuis l’âge de 11 ans que je joue avec Guillaume. On est un rassemblement d’amis d’enfance." De fait, leur complicité s’exprime dans la manière dont ils se cèdent gentiment la parole, dans les bons mots qu’ils ont les uns pour les autres. Un exemple d’harmonie.

Un, dans la lignée des groupes pop-rock comme Zébulon, se caractérise par ses accents jazz et ses sonorités électroniques. "De tous les groupes que je connais, on est celui dont la musique nous reflète le plus", souligne DeCarufel. Les paroles de la formation, qui défient parfois les lois de la raison, jouissent toujours d’une essence spirituelle, et les rythmes révèlent tant un désir de naturel que d’artifice. "On est pareils dans notre personnalité!" "Les textes ne sont jamais moralistes. On parle toujours au je. Car peu importe ce qu’on vit, on vit tous la même affaire." Les deux compositeurs ne basculent pas cependant du côté de l’autobiographie. Ils décrivent plutôt des sentiments, des petits détails de leur quotidien. Par ailleurs, leur récente tournée de trois mois en Chine leur a permis d’évoluer sur le plan émotif. Là-bas, les artistes, dépaysés, ont réalisé de petits bijoux comme La Mer à boire, une des pièces qui mettent en relief ce qui leur manquait lorsqu’ils séjournaient en Asie.

Actuellement, les joyeux comparses, qui se produisent surtout à Montréal, préparent un spectacle au Maquisart. Ils interpréteront leurs chansons et quelques covers. Ce show sera sans doute leur dernier plongeon dans les eaux trifluviennes avant de commencer l’enregistrement de leur premier album cet automne.

Le 23 juillet à 20 h 30
Au Maquisart
Voir calendrier Rock/Pop