Tété : La vie d'homme
Musique

Tété : La vie d’homme

Avec un premier album, L’Air de rien, paru en 2000, comme carte de visite, le chanteur français s’est vite découvert des atomes crochus avec le Québec dès sa première visite aux FrancoFolies 2001. Ce n’était évidemment pas pour s’arrêter là: "Je suis venu sept fois en deux ans… pour mon plaisir. J’ai bien capoté sur Montréal! J’y ai passé beaucoup de temps pour moi", nous raconte-t-il de son appartement parisien. Et pourquoi donc, monsieur Tété? "Pour les gens. Y’a un truc humain, civil, vous avez un projet commun qui vous rassemble; nous, on n’en a pas…" Mais encore, risquons qu’il devait bien y avoir une femme là-dessous? "Les deux! répond-il en s’esclaffant. Je l’ai vécu de façon très naïve, quoi. Vous savez que Paris est une ville assez agressive. J’ai surtout été séduit par les gens et la qualité de vie. À un certain moment, j’ai pensé vivre en France et chez vous six mois/six mois, mais je n’ai jamais pu le faire à cause de mon emploi du temps. Mais c’est plutôt ma vie d’homme que ça a nourri." Cette "vie d’homme" dont il parle souvent semble se retrouver au cœur de son œuvre: "L’important dans ce métier, c’est de vivre sa vie d’homme et de prendre du recul par rapport à ces choses. Quand on sort un premier album et qu’on le défend pendant un an et demi, on retient surtout le mauvais, tous les défauts que les gens nous pointent. Mais on se rend compte quelques mois plus tard que ce qui fait quelqu’un, c’est le bon et le mauvais; on ne peut pas rester soi-même en essayant d’éliminer les défauts", ajoute-t-il.

Puis, à la fin de l’an dernier nous arriva À la faveur de l’automne, plus fignolé, mais qui conserve la candeur du jeune artiste. A-t-il vécu la "malédiction" du deuxième album, qui doit être pondu en quelques mois alors que le premier fut écrit au loisir de l’adolescence sur une longue période? "Pendant quatre, cinq mois, j’ai un peu gambergé, avouera-t-il. J’ai vécu ma vie d’homme pour puiser là-dedans. C’est un album plus mélancolique; avec le premier, je sortais d’une période d’années d’études, puis ç’a été la découverte de Paris, de la bohème… Donc, c’est vrai que le deuxième est plus introspectif." Si les diverses influences se sont multipliées sur À la faveur…, la constante demeure cette voix bien ancrée dans la tradition du Delta blues. "Le blues, raconte Tété, c’est le dénominateur commun auquel je reviens tout le temps. À peu près toutes les musiques composées dans la deuxième partie du 20e siècle sont dérivées du blues." Il revient aussi évidemment chez nous – il a bien hâte – pour nous témoigner de l’évolution de sa vie d’homme et de son impact sur ce deuxième album. Pas surprenant d’ailleurs d’y entendre parler de Montréal à plusieurs reprises.

Le 3 août
Au Club Soda

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Info: www.francofolies.com