Bad Religion : Punk religion
Deux semaines avant que le Vans Warped Tour emporte ses pénates dans la Belle Province, le traditionnel cirque estival se trouvait sous le chaud soleil de la Floride. À l’appareil, JAY BENTLEY, le bassiste de Bad Religion, tente tant bien que mal de repérer un endroit ombragé.
"J’adore cette tournée pour une raison: je ne suis pas Greg (Graffin) ou Brett (Gurewitz), je peux facilement me promener dans la foule sans attirer l’attention. Je vogue de scène en scène et lorsqu’un groupe m’accroche, je m’arrête et me mêle aux autres spectateurs." Les recommandations de Jay cette année: Letter Kills, un choix surprenant considérant qu’il s’agit d’une formation emo pratiquante avouant sa spiritualité chrétienne dans ses chansons, et The Matches, qui donne dans le pop punk explosif.
À son troisième Warped Tour avec Bad Religion, qui profite de l’occasion pour présenter les pièces de son 13e album, The Empire Stikes First, qui ne s’éloigne en rien des bonnes vieilles habitudes anti-cléricales et anti-américaines du groupe, Jay ne se considère pas comme un doyen de l’événement. Ses comparses et lui ont beau être, avec NOFX, les instigateurs de la fièvre punk d’où émane le festival, l’humilité prime chez eux. "Nous ne nous accordons aucun mérite en ce qui concerne la bonne santé de la tournée – la seule à pouvoir se vanter de traîner autant de groupes dans près d’une cinquantaine de villes sans jamais déclarer forfait, comme le dernier Lollapalooza. C’est sûr que certains groupes nous vouent un plus grand respect. Nous leur rendons la pareille en discutant amicalement avec eux et en répondant aux questions qu’ils nous posent. Habituellement, ils nous demandent des conseils pour vivre une cohésion aussi durable que la nôtre."
Durable, certainement. Et tant que les Américains éliront des "Doublevé" Bush, Bad Religion montera au front question de brasser la cage, comme sur Let Them Eat War (Can this be what they voted for? / Let them eat war / That’s how to ration the poor), pièce tirée de son dernier compact. "Non, ça ne change pas vraiment des messages de nos disques précédents, mais cette fois, je nous crois plus précis. Aucune ambiguïté ne plane par rapport à notre cible. Les décisions de la présente administration américaine ne servent qu’une infime partie élitaire de la population. La majorité en souffre."
Le 12 août
Au Colisée Pepsi