Mes Aïeux : Mémoire collective
Musique

Mes Aïeux : Mémoire collective

Même après 10 ans, les membres de Mes Aïeux ont toujours du plaisir à jouer ensemble. Chaque spectacle se révèle ainsi une véritable fête. Entretien avec MARIE-HÉLÈNE FORTIN,  violoniste.

La vie de groupe, sans être pour autant difficile, comporte son lot de frustrations. Mes Aïeux conserve malgré tout une harmonie quasi parfaite au sein de son équipe de… sept membres! Le secret? Une excellente communication et une amitié de longue date. "Mes Aïeux, c’est parti d’un désir d’être ensemble", souligne la violoniste et chanteuse Marie-Hélène Fortin.

Mes Aïeux se sent un peu mal à l’aise avec l’étiquette de groupe traditionnel qu’on lui colle parfois. Les musiciens, qui incarnent sur scène des personnages colorés de l’imagerie québécoise, empruntent certes quelques notes au passé, mais ils composent avant tout leur propre matériel, en plus d’explorer une panoplie de styles musicaux. Marie-Hélène avoue d’ailleurs que les racines de la formation proviennent, entre autres, du jeu de mot "funk-klore". La preuve que les sept artistes fuient les partitions poussiéreuses et veulent adapter les traditions à des sauces plus actuelles. "Le fil conducteur, c’est l’histoire du Québec et ce qui nous identifie comme Québécois", continue la jeune femme. En fait, les premiers balbutiements de la formation se sont produits au lendemain du référendum de 1996, période durant laquelle la chanson francophone semblait sombrer dans un triste gouffre au profit de la musique anglophone. "Après le référendum, il y a eu un creux de vague. On délaissait l’identité québécoise. Pour nous, la meilleure façon de garder notre culture, c’était de fouiller dans le passé."

Le répertoire du groupe a beaucoup évolué depuis ses débuts. Ses textes s’avèrent plus solides, ses chansons, mieux ficelées. Les musiciens, qui goûtent pour la plupart à leurs nouvelles fonctions de parents, ont gagné en maturité. Ils voient le monde à travers des lunettes différentes, d’où leurs paroles plus engagées. La violoniste à la voix rieuse soutient que le fait de recevoir la visite de la cigogne bouscule certaines idées et amène à se poser davantage de questions: "On est plus à l’affût de ce que va devenir notre planète. Ça joue sur notre responsabilité de consommateur et de citoyen; on veut améliorer le sort de nos enfants."

Après un été assez tranquille (enfants obligent!), les sept musiciens se prépareront pour une tournée un peu plus intense qui commencera dès cet automne pour se terminer au printemps 2005. Ils projettent aussi de faire une petite saucette à Vancouver en 2005, tout en continuant à composer des chansons pour un quatrième album, dont la sortie n’est pas encore déterminée.

Le 7 août à 21 h
Au Mondial des amuseurs publics
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