Wozzeck : Guerre et folie
Pour monter l’opéra Wozzeck d’Alban Berg, le Centre d’arts Orford a choisi de réunir deux grosses pointures: LORRAINE PINTAL à la mise en scène et YANNICK NÉZET-SÉGUIN à la direction d’orchestre. Un blind date qui s’est transformé en un heureux mariage, auquel assiste une talentueuse distribution de jeunes chanteurs.
Même s’il a été écrit il y a plusieurs années, l’opéra Wozzeck demeure criant d’actualité avec ses thèmes traitant de la guerre et de la folie.
C’est en assistant à une pièce de théâtre écrite par Georg Büchner, et inspirée par un fait divers, qu’Alban Berg a trouvé en 1913 le sujet de cet opéra. Ancien officier d’ordonnance militaire, Wozzeck a tué sa maîtresse à coups de poignard. L’originalité de l’œuvre réside dans la façon dont la démence de Wozzeck est opposée à la folie des représentants des classes dites supérieures, présentés comme des personnages de commedia dell’arte tous plus fous les uns que les autres. En regard de leurs discours, celui de Wozzeck semble investi d’une mystérieuse et troublante sagesse.
Berg a mis plus de 10 ans à écrire cet opéra, qui avait provoqué un "remous monstre" à sa sortie, comme le mentionne Lorraine Pintal. "C’est une œuvre extrêmement audacieuse. Une véritable tragédie et une pièce extrêmement actuelle."
La metteure en scène s’enthousiasme devant la qualité des jeunes interprètes que Yannick Nézet-Séguin est allé chercher aux quatre coins du pays. "Ce sont des chanteurs-acteurs très forts. Une distribution fougueuse et audacieuse."
Lorraine Pintal compare sa rencontre avec Yannick Nézet-Séguin à un blind date qui a bien tourné. Même son de cloche du côté du jeune chef d’orchestre, qui dirigera pour l’occasion les musiciens de l’Orchestre métropolitain, dans la version de chambre que John Rea a faite de Wozzeck. "Je suis très, très heureux de collaborer avec Lorraine Pintal, cette grande femme de théâtre. Ça faisait longtemps qu’on voulait collaborer et là, c’est l’occasion qui nous est donnée par le Centre d’arts Orford", nous mentionnait-il lors d’une récente entrevue téléphonique.
À l’image des thèmes qu’elle aborde, l’œuvre s’avère aussi musicalement audacieuse. "C’est un opéra qui a un style assez particulier d’écriture musicale, et aussi d’écriture vocale. Parce qu’il y a beaucoup de chanté-parlé. C’est pas tout à fait parlé et c’est pas tout à fait chanté. C’est un opéra vraiment très riche", souligne Nézet-Séguin.
L’œuvre s’avère-t-elle accessible aux non-initiés? "C’est comme un coup de poing. Les gens vont peut-être être sonnés, mais de la bonne manière", répond Lorraine Pintal.
Le 8 août à 14 h et le 10 août à 20 h
À la Salle Gilles-Lefebvre
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