Sergeï Trofanov : Souvenirs tziganes
Musique

Sergeï Trofanov : Souvenirs tziganes

L’image semble encore fraîche à la mémoire de SERGEÏ TROFANOV, issu de la défunte formation Djelem. Pourtant, l’action se déroule alors qu’il est très jeune. Une fête se tient dans son village. Parmi la foule, un vieil homme heureux joue du violon. C’est à ce moment précis que Trofanov, troublé par tant d’enthousiasme, a le coup de foudre pour cet instrument de musique. Le choix d’une vie…

Sergeï Trofanov apprend à manier l’archet dès l’âge de cinq ans. Ce sont les tziganes vivant à quelques pas de chez lui qui l’initient à cet art. Puis, le violoniste d’origine soviétique décide de peaufiner son jeu sur les bancs d’une école de musique, où il découvre le répertoire classique. À 22 ans, sa destinée se dessine dans les rangs d’un des orchestres de l’Armée rouge. Sa carrière prend alors son envol: il multiplie les collaborations avec d’autres orchestres et des musiciens de renommée internationale en plus de réaliser des tournées dans différents pays du monde.

Au début des années 90, Trofanov quitte sa Moldavie (ex-URSS) natale pour des raisons politiques. Il atterrit au Canada, plus précisément au Québec, puisqu’il parle déjà le français. En 1994, il crée le groupe Djelem. Celui-ci s’éteint cependant quelques années plus tard. Déterminé, le violoniste choisit de continuer seul; il enregistre deux albums (Gypsy Passion et Gypsy Passion II). Et l’aventure se poursuit toujours. Joint au téléphone, le musicien au délicieux accent russe révèle qu’il procédait, la veille, à l’enregistrement d’un troisième opus en compagnie de son pianiste: Passion Russe. "Ce sont strictement des chansons russes. Je fais les airs les plus connus." Un album de compositions en français devrait suivre un peu plus tard.

"J’aime beaucoup les trucs tristes, quand il pleut, le silence… Elle parle beaucoup, la tristesse. Comme une poésie, elle a des couleurs." Très lié à ses racines, Trofanov désire rester fidèle à sa culture dans ses chansons, et ce, même s’il doit s’adapter au marché afin de pouvoir gagner sa vie. Il conserve d’ailleurs un important héritage de la période passée aux côtés des "nomades": le goût de la liberté. "Les tziganes peuvent se permettre n’importe quoi. Ils empruntent au folklore, à la culture du coin, et ils adaptent ces éléments à leur musique."

Malgré les temps parfois un peu plus difficiles, Trofanov ne cesse de croire à ses projets les plus fous, comme celui de devenir chanteur. "Il faut avoir des rêves", souffle-t-il.

Le 14 août à 20 h 30
À l’Amphithéâtre Au cœur de la forêt
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