Harry Connick Jr. : Harry a un je-ne-sais-quoi
Éminent crooner et pianiste chevronné, HARRY CONNICK JR. revient chanter la pomme aux gens de Québec, ville qu’il peut désormais compter parmi ses multiples histoires d’amour. Parcours et romances d’un prodige passionné.
La Vieille Capitale est la plus récente flamme en date pour Harry Connick Jr. Loin d’être la première, et assurément pas la dernière, cette nouvelle idylle l’a amené à sélectionner le spectacle enregistré en janvier dernier au Théâtre Capitole pour son DVD Only You in Concert, lancé peu de temps après Only You l’album, paru en février. "Je crois que j’aime le fait qu’il s’agisse d’une ville nord-américaine, mais que son esprit demeure en même temps si particulier", explique-t-il entre deux bouchées, cassant la croûte en plein marathon d’entrevues téléphoniques, quelque part en Pennsylvanie. "C’est une ville qui a beaucoup de vécu et qui est aussi très romantique. Je trouve cet endroit fantastique et j’aime beaucoup les gens là-bas", poursuit-il. Comme le confirme la section documentaire du DVD, le pianiste-chanteur de charme (également arrangeur, orchestrateur, directeur musical, compositeur et acteur) a pu goûter lors de son séjour à quelques spécialités sur neige de l’hiver québécois, comme la tire d’érable et la descente en traîneau. "Ooouuuhhh! Boy!" laisse-t-il fuser. "Il faisait tellement froid! Je n’arrive pas à comprendre comment vous faites pour vivre dans ce type de climat! J’ai quand même bien aimé la descente en traîneau, mais… je crois avoir trop mangé de tire d’érable!" rigole celui dont l’arrière-grand-mère serait originaire de Québec. "C’est ce qu’on me dit, mais je ne connais pas vraiment son histoire. Mon père me l’a appris tout juste avant qu’on vienne y jouer, la dernière fois…"
Sang show
Le premier coup de foudre d’Harry Connick Jr. remonte à bien des lunes. Dès l’âge de trois ans, il se laisse séduire par le piano familial, et le sort en est jeté. Le jeune garçon fait aussitôt preuve d’une grande aisance au clavier, perfectionne son jeu à un rythme effarant, et montre un appétit vorace pour l’imposante collection de vinyles de ses parents, tous deux juristes et anciennement propriétaires d’un magasin de disques. À six ans, il donne son premier concert et quatre ans plus tard, il s’initie à l’enregistrement avec un orchestre de jazz local, tout en poursuivant son apprentissage du métier dans les bars et les hôtels de l’enivrante métropole louisianaise. "C’est une autre ville fabuleuse, s’exclame-t-il. La Nouvelle-Orléans est remplie de musique, de bonne nourriture et il y a toujours beaucoup de festivités… C’était génial d’y grandir et de pouvoir profiter d’un environnement culturel aussi riche."
Connick étudiera d’abord au New Orleans Center for the Creative Arts, puis recevra ensuite les précieux enseignements des maîtres pianistes Ellis Marsalis (père de Wynton et de Branford) et James Booker. "La principale contribution d’Ellis fut probablement de m’inculquer une éthique de travail et d’élargir mes connaissances musicales", analyse le père de deux jeunes filles qui fêtera son 37e anniversaire de naissance le 11 septembre prochain. "Il m’a initié à une foule de genres musicaux différents et m’a fait connaître plusieurs musiciens incroyables; il en connaît long sur l’histoire de la musique… James Booker, pour sa part, est plutôt spécialisé dans un style particulier; j’ai donc exploré avec lui diverses techniques de jeu plus précises… J’en ai appris énormément avec ces deux-là!" C’est un peu plus tard à New York, où il a fréquenté le Hunter College et la Manhattan School of Music, qu’il fera la connaissance du dirigeant des disques Columbia, rencontre qui mènera à la sortie de ses deux premiers albums sur la prestigieuse étiquette (Harry Connick Jr. en 1987 et 20 en 1988). Mais, alors qu’il était jusque-là surtout connu des amateurs de jazz, le talent de Connick est révélé au grand public en 1989, grâce à la trame sonore du film When Harry Met Sally, qui sera certifiée double platine.
Polygammes
Après diverses excursions ces dernières années, notamment dans l’univers de l’enfance (Songs I Heard, récipiendaire d’un Grammy en 2001), vers les airs de Noël (Harry for the Holidays, 2003) et du côté de Broadway (musique de la comédie musicale Thou Shalt Not), Connick revient à la romance sur Only You, une collection de 12 ballades jazzées incluant une nouvelle composition, Other Hours. "L’idée est venue d’un de mes amis, qui est le président de Sony Music (Donnie Ienner): il a grandi dans les années 50 et 60 puis il croyait vraiment que ça serait une bonne idée que j’enregistre des morceaux de cette époque. Alors, je l’ai un peu fait comme une faveur pour lui. J’aime beaucoup ces chansons et il s’agit de pièces que je n’avais jamais pensé enregistrer. Il a été très bon pour moi au fil des années et j’ai pensé que ça serait agréable de faire quelque chose pour lui…"
À l’aise sur les planches comme un poisson dans l’eau, Connick se délecte à chaque prestation aux commandes de son fulgurant big band, assorti d’une section de cordes. Ce qui le stimule le plus dans le jazz? "La liberté! rétorque-t-il sans hésiter. Il y a la forme, la structure, les règles, mais il y a aussi une dose fort appréciable de liberté et de prise de risques. J’aime la combinaison de tous ces éléments… Chaque soir, c’est complètement dément! On n’a jamais rien de vraiment planifié alors chaque concert est différent. Tout peut arriver et c’est là toute l’essence de la chose; il faut vivre le moment présent…"
Le 28 août à 20 h
Au Grand Théâtre
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