Rencontre François Tousignant : Inverser les rôles
Le Centre de musique canadienne et la Fondation SOCAN présentent au Centre d’arts Orford la lecture publique d’extraits d’une œuvre de FRANÇOIS TOUSIGNANT, critique musical bien connu du quotidien Le Devoir. Précisions.
La critique est facile, mais l’art est difficile… À l’heure où Télé-Québec songe à faire animer son émission littéraire par des vétérinaires, on s’interroge souvent sur la valeur des propos de certains "critiques".
François Tousignant est surtout connu pour son travail de critique musical au journal Le Devoir; on l’a aussi entendu faire la même chose à la bientôt défunte Chaîne culturelle de Radio-Canada ou en tant que conférencier. Mais sait-on qu’il est aussi, et d’abord, compositeur? "C’est ma formation de base, explique-t-il au bout du fil; j’ai commencé des études de musique tout jeune. Je suis entré au Conservatoire de musique du Québec à Hull vers l’âge de 10 ans, et ensuite à l’Université d’Ottawa, où j’ai étudié avec Luis de Pablo. Après mon baccalauréat, je suis allé passer une licence à l’École normale de musique de Paris avec Max Deutsch, un élève de Schoenberg, et je suis revenu pour faire un doctorat avec Serge Garant à l’Université de Montréal, pendant que j’enseignais moi-même à l’Université d’Ottawa."
Il remportait en 1982 le deuxième prix Sir Ernest-MacMillan, décerné par la CAPAC (devenue la SOCAN), et il a été directeur musical de la série de concerts de musique contemporaine présentée à la Maison du citoyen à Hull en 1984-1985. En 1984, c’est à lui que l’on avait demandé de composer la musique pour la messe célébrée lors du passage du pape Jean-Paul II à Ottawa. Bref, notre homme connaît la musique. Mais ne craint-il pas les allusions douteuses que l’on pourrait faire sur le compositeur devenu critique? "Oh, vous savez, je me dis que j’ai tout de même de bons exemples… Je pense à Baudelaire, qui a fait beaucoup de critique, et de littérature (c’est le moins qu’on puisse dire!). En musique, je me trouve en compagnie de Berlioz, Schumann, Debussy; bref, ça me fait plutôt plaisir!"
L’œuvre Trois Paysages proustiens a été commandée en 1988 par la SRC pour l’inauguration de la chapelle Rideau du Musée des beaux-arts du Canada. Les trois interprètes que l’on pourra entendre comptent parmi les meilleurs… "On ne peut guère demander plus, ou mieux", acquiesce le compositeur, qui verra sa musique interprétée par le pianiste Michael McMahon, la percussionniste Marie-Josée Simard et la soprano Karina Gauvin! Ce sont des extraits qui seront présentés cette fois-ci, mais on pourrait l’entendre en entier "très bientôt". À surveiller.
Le 22 août, 14 h
Au Centre d’arts Orford
Info: (819) 843-9871
Entrée libre