Joaquin Diaz : Le mérengué dans le sang
Musique

Joaquin Diaz : Le mérengué dans le sang

Le public québécois est de plus en plus fasciné par les rythmes des Antilles. Le mérengué, musique typique de la République dominicaine, n’échappe pas à l’engouement. Entretien avec l’un de ses dignes ambassadeurs, JOAQUIN DIAZ.

Ce que nous connaissons surtout, c’est le mérengué populaire, avec du piano et des cuivres. Joaquin Diaz, arrivé à Montréal en 1990, a fait découvrir au monde entier le mérengué traditionnel et a mis à l’avant-plan l’accordéon, dont il est un virtuose reconnu internationalement.

Le mérengué est un type de musique au tempo très dynamique né de la contredanse française. Très festif, il laisse vite place à l’improvisation: "Le mérengué traditionnel se différencie par les instruments. Au début, il y avait la guira, le tambura et le macumba (sorte de basse acoustique). Après, vers le milieu ou la fin du XIXe siècle, s’est ajouté l’accordéon. À l’est de l’île, tout le monde (les hommes, les femmes et les enfants) en joue. Vers 1945 ou 1950, Angel Diloria s’est rendu en Haïti et a contribué à ce que se développe là-bas un mérengué plus moderne."

Joaquin Diaz manie l’accordéon avec une virtuosité exceptionnelle, qu’il explique de façon très simple: "Je suis né avec la musique. Mon père m’a donné l’énergie." Il utilise plusieurs types d’accordéons: "J’utilise le diatonique pour le mérengué typique, et le chromatique me permet de jouer des choses plus complexes, avec des bémols et des dièses." Le musicien conjugue bien sa maîtrise de l’instrument avec le chant.

Depuis 1990, la présence de Diaz à Montréal lui permet de multiplier les expériences. Il participe régulièrement à des festivals majeurs (le Festival International de Jazz de Montréal, le Festival des rythmes du monde, les Nuits d’Afrique, le Carrefour mondial de l’accordéon de Montmagny). Il aime exposer sa musique à d’autres cultures. C’est ce qui le motive à continuer. Il a effectué récemment une tournée en Norvège, en France (à Marseille et à Arles) et à Prague, dans des pays où existent différentes traditions d’accordéon: "Les Européens découvrent avec surprise la présence de l’accordéon dans le mérengué traditionnel." Depuis plusieurs années, le musicien se rend souvent aussi à San Antonio, au Texas, où le style tex-mex est en pleine effervescence. Prochainement, il participera au prestigieux Forum universel de Barcelone. Plus près de nous, le Festival des journées d’Afrique offrira une occasion en or d’entendre sa musique… et de danser!

Le 10 septembre à 18 h
Sur le parvis de l’Église Saint-Roch

Le 10 septembre à 22 h
Au Charlotte