Stefie Shock : Shock en stock
Musique

Stefie Shock : Shock en stock

Sans parler trop vite de consécration, on peut avancer que Le Décor, second album de STEFIE SHOCK, est celui de la confirmation. Dévoré par une ambition qu’on devine par ailleurs saine, fondée sur le rapport à l’art plutôt que sur les stratagèmes du marketing, les faux-semblants et l’image, l’auteur-compositeur nourrit le rêve de faire le tour du monde avec ses chansons qui, le plus souvent, abordent l’universelle fascination qu’entretiennent les hommes à propos des femmes. Mission possible?

Shock affiche cet air assuré et frondeur qui peut parfois faire peur, mais il cultive aussi une certaine distance. D’abord dans ses chansons, où il peut aisément affirmer que Tout le monde est triste sur une rythmique synthétique à faire danser les morts, mais aussi dans la vie, où il s’avoue farouche, difficile à apprivoiser.

Aussi, il paraît insensible aux attentes d’une faction du public qui souhaiterait des artistes éternellement souriants, affables et attentifs aux moindres caprices. Le musicien favorise plutôt un rapport au monde tissé par la musique, et non pas par une popularité cosmétique: "Je ne sais pas ce qu’on attend de moi, mais ce que j’ai à offrir, ce sont des chansons. Je ne suis pas un grand frère", lance-t-il avec détermination. Si je ne suis pas capable de rassembler du monde avec mes chansons, tant pis." "Mais ce n’est pas ça qui se passe", enchaîne-t-il. Et on peut difficilement le contredire, puisque son second album, Le Décor, connaît déjà un succès remarquable, et ce, malgré le piratage qu’on l’a vu dénoncer en boucle sur nos écrans de télé.

Alors, qu’est-ce qui explique la réussite de Stefie Shock? Son approche qui réconcilie chanson et planchers de danse, qui, par la plus improbable des conjonctures, parvient à rejoindre des publics aussi vastes que les écarts du bassin démographique québécois? Ou simplement parce qu’il aborde dans presque toutes ses chansons le plus vieux thème de l’humanité: les relations hommes-femmes?

J’aime les filles
"Les filles, c’est un autre monde", avance-t-il d’abord, avec prudence. On pourrait aussi dire que c’est le sien, puisqu’elles semblent omniprésentes, au cœur même de sa musique. "C’est une grande magie. S’il n’y avait pas de filles, il n’y aurait probablement pas de musique. Je ne ferais sûrement pas de chansons, je ne ferais sûrement pas de spectacles", confie Shock, non sans pudeur.

Si le succès ne semble pas avoir eu de répercussions majeures sur ses rapports à l’autre sexe, il est tout de même parvenu à réconcilier Stefie Shock avec un monde qui a parfois paru s’éloigner de lui. "Parce que tu peux être pris d’amertume dans ce métier-là, dit-il. J’en ai passé du temps, trop de temps, à me sentir loin du monde, seul avec mes chansons, mais là, enfin, je me sens proche de lui."

Le 28 août à 21 h 30 (supplémentaire le 29 août à 21 h 30)
À l’Île-du-Repos
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