Louis Lortie : Rendez-vous avec l' »Empereur »

Louis Lortie constate avec humour ce lien direct qui l’associe au répertoire pianistique beethovénien et nous confirme d’emblée qu’il ne s’agit pas d’une obsession. "Je ne joue presque plus Beethoven depuis un an, dit-il. C’est Yoav Talmi qui est à l’origine de ce rendez-vous avec l’"Empereur"." Le cinquième concerto de Beethoven, dit "Empereur", se veut néanmoins une œuvre déterminante pour tout pianiste adepte du grand répertoire. "C’est un concerto imposant, indique Louis Lortie. Il souligne une opposition constante entre le soliste et l’orchestre. Beaucoup plus marquée que dans le quatrième concerto. C’est la vulnérabilité, la fragilité du pianiste en face d’un orchestre au ton massif. La tonalité (si bémol majeur) est significative et confirme cet état."

La composition de ce concerto s’inscrit dans un contexte historique particulier où la politique européenne suivait le rythme des conquêtes napoléoniennes. L’interprète doit-il être attentif à cette facette distincte de la partition? "L’idéalisme et le constat fatidique de la guerre sont perceptibles dans ce concerto, confirme le pianiste. Il y a ce fondu de grandes personnalités historiques, Napoléon, entre autres. En tant qu’interprète, c’est un peu risqué de vouloir trop s’y attarder. La musique elle-même témoigne de la personnalité trouble de Beethoven. De la quête d’une paix intérieure qui s’acquiert par la liberté. C’est ce qui confère à l’ensemble de son œuvre cette particularité intemporelle, facile à actualiser." Louis Lortie sera accompagné de l’Orchestre symphonique de Québec, sous la direction de Yoav Talmi.

Les 15 et 16 septembre
Au Grand Théâtre