Sergeï Salov : Avoir la touche
Musique

Sergeï Salov : Avoir la touche

Sergeï Salov, le grand gagnant du Concours musical international de Montréal, revient en ville pour confirmer son talent.

En juin dernier, Sergeï Salov sortait de la finale du Concours musical international de Montréal (CMIM) avec en poche le Premier Grand Prix et le Prix du public, recueillant ainsi une belle unanimité de la part de ses auditeurs, professionnels et amateurs. Ce n’était pas le premier concours qu’il remportait, loin s’en faut: "J’ai déjà quelques premiers prix et troisièmes prix, me disait-il, mais celui que je viens de remporter à Montréal est le premier dans un concours vraiment haut de gamme."

Il revient en ville ce vendredi pour inaugurer la saison des Radio-concerts de Radio-Canada, qui seront dorénavant diffusés sur les ondes d’Espace Musique. Le jeune pianiste (il a eu 25 ans à Montréal cet été) a préparé pour ce récital un programme costaud. Il nous ramènera Brahms, bien sûr, le compositeur qu’il interprétait lors de la finale du CMIM et dont il jouera cette fois-ci les Trois Intermezzos, op. 117, de même que deux compositeurs qui l’ont bien servi en demi-finale, Beethoven, avec la Sonate no 32 en do majeur, op. 111, et Stravinski, dont il offrira trois mouvements de Petrouchka. Il interprétera aussi cinq préludes de Debussy.

J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec lui à la fin juillet, alors qu’il était de passage à Montréal, tout juste après avoir terminé ses études à la Guildhall School of Music de Londres. Du programme de ce récital, il me disait (en français, l’une des cinq langues qu’il parle couramment): "Je ne joue que de la musique que j’aime beaucoup. Je n’ai pas de compositeur préféré et j’aime mêler des styles complètement différents dans un même programme." Évidemment, son calendrier de concerts commence à être rempli et Sergeï Salov envisage bien entendu une grande carrière de récitaliste: "Je l’envisage, bien sûr, mais quant à réussir, c’est une autre question, et ça ne dépend pas seulement des premiers prix… Il y a les qualités personnelles et la chance aussi, qui vous engage sur la bonne voie. Il y a 30 ans, gagner un concours aussi important que celui de Montréal vous garantissait une carrière, mais de nos jours, avec Internet et l’hyper-médiatisation, il y a "trop" d’artistes et c’est beaucoup plus difficile." À n’en pas douter, celui-ci semble être sur la bonne voie.

Le 10 septembre, 20 h

À la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau