The Tea Party : Retour à la simplicité
Musique

The Tea Party : Retour à la simplicité

La formation The Tea Party est de retour avec un septième album intitulé Seven Circles. Un titre fort bien choisi, puisqu’il traduit le retour aux sources du trio torontois.

Au cours des trois dernières années, le plus long écart entre deux nouveaux albums de The Tea Party, le chanteur-guitariste Jeff Martin, le bassiste-claviériste Stuart Chatwood et le batteur Jeff Burrows ont traversé une épreuve qui s’est avérée salvatrice malgré la souffrance qu’elle a occasionnée. Elle a permis au trio de retrouver le sens des vraies valeurs en plus de lui donner le goût de se rapprocher encore plus de ses fans.

En fait, le groupe n’a pas seulement traversé des épreuves puisque Jeff Martin s’est engagé avec la femme de sa vie, que Jeff Burrows a travaillé en collaboration avec Ubisoft pour l’écriture de la trame sonore du jeu The Prince of Persia – The Sands of Time (il écrit présentement la suite), tandis que sur le plan collectif, le trio a collaboré à l’écriture de quelques chansons avec Scott Stapp, l’ex-chanteur de la formation américaine Creed. On pourra d’ailleurs entendre le fruit de leur travail commun sur la chanson Relearn Love le 31 août, lors de la parution de l’album The Passion of the Christ: Songs (qui coïncide avec la sortie du DVD du film de Mel Gibson). Mais l’événement qui a le plus marqué les membres du trio basé à Toronto est le décès, en novembre 2003, de leur gérant et ami Steve Hoffman. "On l’a accompagné durant son courageux combat contre le cancer. Puis, après son décès, on a pris du temps pour se recueillir et trouver une raison de continuer. On l’a finalement trouvée à travers la musique", explique le chanteur-guitariste. Jeff Burrows enchaîne: "On n’est pas non plus le genre de groupe qui précipite les choses pour respecter un contrat. On voulait que la qualité soit au rendez-vous", dit-il.

Conséquemment, pas question pour les gars de The Tea Party d’écrire des morceaux qui les satisferaient seulement à moitié. Ils ont attendu que la poussière retombe autour d’eux avant de s’engager pleinement dans l’écriture de leur septième album, justement intitulé Seven Circles. "On a mis tellement d’efforts dans chacun de nos albums, on ne voulait pas bâcler celui-là. Il faut aussi préciser qu’on est nos pires critiques", commente Jeff Martin.

Ainsi, de l’avis même des membres de The Tea Party, Seven Circles est leur album le plus achevé et sincère en carrière. Mais ça n’a pas pour autant été le disque le plus facile à faire. "Pour le bien du groupe et pour permettre à nos compositions d’évoluer, j’ai senti le besoin de prendre du recul et de moins contrôler les choses. Jeff et Stuart étaient du même avis", explique le chanteur-guitariste. Le trio a donc retenu les services des réalisateurs Bob Rock (Metallica) et Gavin Brown (Three Days Grace, Billy Talent). "C’était très difficile pour moi de ne pas intervenir, se souvient Jeff Martin. Les premiers jours, dans le studio de Bob Rock à Hawaii, je me rongeais les ongles en le voyant faire certaines choses que je n’aimais pas, mais je l’ai laissé aller", ajoute-t-il en riant. En définitive, les gars sont très contents du travail du renommé réalisateur sur les chansons Overload, Coming Back Again et The Watcher. Avouons tout de même que le choix de Bob Rock a de quoi surprendre, surtout pour ceux et celles qui ont vu le documentaire sur Metallica Some Kind of Monster, dans lequel il apparaît comme quelqu’un de très contrôlant. Les deux Jeff acquiescent à cette remarque, mais assurent que leur collaboration s’est déroulée différemment, pour la simple raison que The Tea Party n’a pas le même bagage interne que Metallica. "On a aussi nos petits problèmes, mais je crois que ceux de Metallica sont plus importants que les nôtres. J’oserais même dire qu’on est plus matures", estime Jeff Burrows. Ainsi, Bob Rock a pu se concentrer uniquement sur son travail de réalisateur.

Le trio est aussi très content du travail de Gavin Brown, lui aussi reconnu comme un réalisateur qui ne se contente pas toujours de rester assis derrière la console de son. Les choses se sont toutefois passées différemment avec The Tea Party, puisque Jeff Martin a co-réalisé les huit autres chansons de Seven Circles.

Pour la formation, Seven Circles représente un retour à la simplicité. Excepté la présence du violon, du violoncelle et de l’alto sur les morceaux The Watcher, Oceans et Seven Circles, les musiciens n’introduisent aucun nouvel instrument de musique, comme ils avaient l’habitude de le faire sur leurs précédents disques. "On s’est dit qu’on n’avait plus rien à prouver sur ce plan. Mais surtout, on avait envie d’aller droit au but en enregistrant un album rock dans la plus grande simplicité", explique Jeff Martin. Cette décision coïncide avec un changement d’attitude de la part du chanteur-guitariste, qui méritait amplement sa réputation de personnage arrogant et prétentieux. "À nos débuts en 1990, on nous comparait tout le temps aux Doors et à Led Zeppelin et je suis devenu très protecteur envers The Tea Party. Je crois que c’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à me montrer arrogant et prétentieux. Aujourd’hui, je ne m’en fais plus autant. Si les gens aiment notre musique, tant mieux, sinon, tant pis. Je considère aussi qu’on a fait suffisamment de musique sombre. Plus de psycho pop pour The Tea Party! Le temps est venu d’être positifs", croit-il.

Il semble bien que depuis sa collaboration avec Scott Stapp et les réalisateurs Bob Rock et Gavin Brown, le trio ait pris goût au travail effectué avec d’autres artistes puisqu’on peut entendre la voix de la Canadienne Holly McNarland sur Wishing You Would Stay. "On avait en tête un duo à la Kate Bush et Peter Gabriel. On recherchait donc une chanteuse à la voix sensuelle. Holly nous est apparue comme le choix évident", explique le batteur. "Sans compter qu’elle supporte bien l’alcool", s’exclame en riant Jeff Martin, lui-même un grand amateur de vin. Quant à la participation de The Tea Party sur le premier disque solo de l’ex-chanteur de Creed, elle est le résultat de l’amitié née entre le trio et l’artiste en 1997. "On a écrit un ou deux morceaux avec lui, mais pour le moment, on ne sait pas vraiment ce qui adviendra de cette collaboration", explique Jeff Burrows. Chose certaine, contrairement à la rumeur qui circule depuis l’annonce de leur coopération, The Tea Party n’est pas le nouveau backing band de Scott Stapp. "Il ne nous paye pas assez pour ça!" s’exclame le batteur.y

Le 27 septembre

Au Capital Music Hall

The Tea Party
Seven Circles
(EMI)