Mathieu Gaudet : Produit en vrac

Quelques mois après avoir vécu dans le "loft", il sortait un premier album, Roadtrip, une surprise qui refroidit rapidement les sceptiques quant au talent du jeune premier. Les chansons figurant sur l’album, Mathieu Gaudet les traîne depuis quelques années, ayant sillonné les bars et brasseries alors qu’il complétait son bac en communications à l’Université d’Ottawa. Un propriétaire de bar l’entend chanter – alors qu’il prend le relais d’un chansonnier qui ne connaît pas les paroles d’une chanson – et lui offre son premier contrat.

"Une semaine avant mon premier spectacle, je me suis rendu compte que je n’avais pas de guitare qui se branchait à un ampli, j’avais juste une guitare acoustique, se rappelle-t-il. J’ai utilisé mon prêt étudiant et je suis allé m’en acheter une." En 2002, il propose une chanson-thème pour les Jeux de la communication de son université et se découvre une passion pour l’écriture. "À partir de là, j’ai commencé à écrire beaucoup et plus j’écrivais, moins j’avais envie d’aller dans les bars. Ce n’est pas la meilleure place pour jouer des compositions, les gens n’écoutent pas."

Produit dérivé
La seule étape que Mathieu Gaudet a véritablement sautée dans sa carrière, c’est celle "de courailler pour faire un album", comme il le dit. C’est pourtant cette étape qui aurait été cruciale pour éviter de se faire accoler une étiquette de vedette préfabriquée qui le limite dans sa progression. Celui qui chante "Moi Bond, James Bond" dans J’veux voyager reçoit maintenant les contrecoups de l’image projetée par cette machine qu’est la télé-réalité. "Je ne renie rien de Loft Story, mais à un moment, il faut avancer. Un critique de disques qui reçoit un CD d’un inconnu va l’écouter en lui laissant toutes les chances et va probablement le trouver bon. Mais pour moi, c’est déjà mauvais en partant. Je ne suis pas un artiste encore, je suis un produit dérivé… Alors, c’est pour ça que je me bats en ce moment, je veux être considéré comme un auteur-compositeur-interprète."

Mathieu Gaudet a récemment fondé une compagnie Les Pièces, qui produira des artistes et des spectacles et qui subséquemment gérera sa carrière. C’est que Mathieu aime mettre la main à la pâte. Après avoir fait la pochette de son album, il s’est attaqué au scénario et au concept de son clip J’veux voyager. "J’aime ça être vraiment partout, savoir ce qui se passe, comment ça se déroule… Si je fais un show, je ne veux pas seulement partir de chez moi pis aller jouer. Je veux participer à toutes les étapes qui me mèneront là."

Le 18 septembre à 20 h 30
Au Vieux Clocher de Sherbrooke

Le 9 octobre à 20 h 30
À la Maison de la culture de Waterloo

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