Jamil : Sans détour
Musique

Jamil : Sans détour

Jamil ne se prend pas au sérieux. En nomination dans quatre catégories au gala de l’ADISQ, il dit tout haut ce que les autres pensent tout bas.

Poète grivois, Jamil n’a pas la langue dans sa poche. Il raconte sans censure les petits travers de l’humain: les culottes de cheval, les zizis qui rapetissent, les pets au lit… "J’aime ça dire des choses vraies. Ça me soulage!" soutient celui qui prépare actuellement une chanson sur les hommes qui, victimes de la quarantaine, "font de la bedaine".

Si l’artiste aborde ses sujets de manière rigolote, il ne porte pas le chapeau d’humoriste à proprement parler. Pourtant, il est en lice pour un Félix dans deux catégories relatives à sa capacité de faire rire: Album de l’année -humour et Spectacle de l’année – humour. Ces nominations en font grimacer plusieurs qui s’étonnent de le voir réduit à ce style. Jamil, lui, ne s’en plaint guère. "Je trouve ça tout à fait correct", souligne-t-il en appuyant ses propos par ceux de l’auteur Daniel Gagné, qui lui a écrit que l’un des plus grands signes d’intelligence était de ne pas se prendre au sérieux. Dans la lignée d’artistes comme Pierre Perret ou Georges Brassens, le père du Petit Medley à Montréal déclare ainsi adorer flirter avec la plaisanterie. "Il y a tellement de chanteurs qui donnent l’impression qu’ils vont se saigner les veines sur scène…"

Son humour grinçant pourraient en froisser plusieurs, cependant le public n’est jamais choqué à la fin de ses représentations. "Il y a 10 ans, on m’aurait écorché vivant", avoue Jamil, qui se remémore les paroles de Pitié pour les femmes, chanson inspirée par le travail d’esthéticienne de sa mère. "Dans l’désordre/Y’a des choses qui demeurent/Pour n’en choisir qu’une/La femme et ses humeurs/Y’a les talons hauts/Les amours plats/Les p’tits bobos/Les p’tits tracas/La cellulite/les régimes minceur/Brad Pitt/Les légumes vapeur."

Avant l’enregistrement de son disque, lancé l’hiver dernier, Jamil a testé ses compositions au Café Foin Fou de Champlain. Jouant devant près d’une cinquantaine de personnes, dont des partisanes du mouvement féministe, il a alors compris qu’il pouvait être sincère et dire les vérités souvent tues par les hommes. Les gens l’écoutaient et applaudissaient. "J’écris beaucoup de choses mauvaises. Je fais ce que je fais et ensuite je fais le tri. Mais, il faut d’abord que ça me fasse rire, moi", admet-il. Peut-être est-ce cela le secret de son succès.

Le 24 septembre à 21 h
À la Pierre Angulaire
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