Trevor Pinnock : Le souffle baroque
Trevor Pinnock et les Violons du Roy se rencontrent pour un concert de circonstance où se conjuguent baroque et classique.
Trevor Pinnock
semble profiter d’un second souffle. Fondateur de l’orchestre baroque The English Concert et chef d’orchestre de cet ensemble pendant 30 ans, il revient à sa vocation première, le clavecin, tout en collaborant régulièrement avec maints orchestres. Une liberté artistique qui profite aux Violons du Roy pour un concert séduisant, réunissant des œuvres de Wolfgang Amadeus Mozart (la Symphonie no 40, dite "Jupiter") et de Jean-Sébastien Bach. "Les musiciens étaient désireux de m’entendre jouer du clavecin, nous dit Trevor Pinnock. Le Cinquième Concerto brandebourgeois me semblait parfaitement approprié pour ce programme strictement instrumental." Un concert qui débute avec une sinfonia de Carl Philipp Emanuel Bach, fils du célèbre compositeur, pour lequel le chef d’orchestre témoigne un intérêt marqué. Il aime décrire la particularité propre de cet univers musical qui clôt la période baroque. "C’est une musique complexe et fascinante, indique Trevor Pinnock. Il ne pouvait être aussi innovateur que son père. Néanmoins, ce répertoire ouvre de nouvelles perspectives musicales d’une grande influence pour les successeurs de l’ère baroque."
Après avoir passé le flambeau de la direction de l’orchestre The English Concert au violoniste Andrew Manze, Trevor Pinnock garde-t-il un œil attentif sur la direction artistique de son propre successeur? "Non, pas du tout, souligne-t-il. Il doit maintenant faire son propre cheminement musical et évoluer en toute indépendance avec l’orchestre." Le passage harmonieux vers des activités d’interprète importe pour le claveciniste. "On ne fait pas un retour au clavecin à l’âge de 65 ans, précise-t-il. Il était impératif pour moi de m’y consacrer avec sérieux le plus tôt possible. Je viens de compléter l’enregistrement d’œuvres de Jean-Philippe Rameau avec un clavecin français exceptionnel!" Cette passion animée pour les instruments d’époque, est-ce à ce point impératif pour l’honnêteté de l’interprétation baroque? "On choisit un instrument pour le son qui lui est propre, explique-t-il. L’origine et l’époque, c’est secondaire. Au-delà de la rigueur historique des instruments, on doit être honnête par rapport aux sentiments qu’exprime la musique."
Le 23 septembre à 20 h
À l’Église Saint-Dominique
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