Claude McKenzie : Clair de lune
Musique

Claude McKenzie : Clair de lune

Claude McKenzie revient de loin. Après sept ans de silence et une série d’éprouvants chapitres, l’ex-Kashtin est de retour pour présenter Pishimuss.

Au début des années 90, Claude McKenzie était au sommet de la gloire avec son compère Florent Vollant, l’autre moitié du groupe Kashtin. La formation écoulera 500 000 copies de ses trois albums (Kashtin (1989), Innu (1991) et Akua Tuta (1994)), en plus de jouer devant un million de spectateurs au Québec et au Canada. Mais en 1994, tout bascule. Le natif de Schefferville est condamné à neuf mois de prison pour conduite avec facultés affaiblies ayant causé des lésions corporelles. L’artiste, qui poursuit un dur combat contre l’alcool, parviendra à émerger de ce sombre épisode et lancera un premier disque solo remarqué, Innu Town, qui lui vaudra une nomination aux Juno Awards en 1997. Deux ans plus tard, nouvel accident de voiture, à titre de victime cette fois. "J’ai eu une fracture ouverte du tibia, du péroné et du fémur", relate-t-il de Montréal, sa ville adoptive depuis 25 ans. "J’avais le côté gauche du corps tout magané, alors je n’ai pas pu bouger pendant deux ans de temps… Et ensuite, j’ai beaucoup flâné à San Francisco", poursuit-il en guise d’explication au long mutisme discographique qui suivit. "J’ai été souvent dans ce coin-là, pour chanter; Sacramento, San Jose, dans ces endroits-là. J’ai eu le plaisir de rencontrer des gens extraordinaires et de me faire bien des contacts…"

Alors que plusieurs croyaient sa carrière musicale définitivement reléguée aux oubliettes, un puissant torrent d’inspiration le rétablissait sur le chemin de la création, engendrant un nouveau disque à saveur folk, rock et country, débordant de chaleur et de sensibilité, intitulé Pishimuss (prononcer "pichemousse"). "Je crois que la musique est quelque chose que je garde en moi pour de bon, explique-t-il. Ce qui m’a peut-être le plus amené à recommencer, c’est toutes les compositions que j’avais en tête; il fallait que ça sorte, finalement. Parce que je n’arrête pas de composer! C’est un don que j’ai, en quelque part; c’est un don de Dieu… Alors moi, tout ce que je peux faire, c’est m’exprimer, extérioriser ce que je ressens", confie-t-il, expliquant avoir choisi un titre d’album facile à retenir et prononcer. "Pishimuss est un beau petit mot innu; c’est le mois de décembre et en même temps, ça veut dire "petite lune". Mais en réalité, Pishimuss, ça parle de la naissance de Jésus; c’est une chanson de Noël, dans le fond…" Car en plus de la musique, McKenzie trouve son équilibre dans la religion, et surtout auprès de sa famille, dont les liens semblent tissés bien serré. "Je passe beaucoup de temps à discuter avec mon père, pour me confier ou juste jaser. Des fois, on va parler seulement 30 secondes et déjà, ça fait ma journée. J’ai une belle relation avec tous mes proches; on a une bonne communion… Moi, je vis dans la Petite Italie; on est un peu comme les Italiens, nous, les autochtones, la famille est très importante pour nous", conclut-il dans un grand éclat de rire qu’il fait bon entendre.

Le 2 octobre
Au Théâtre Petit Champlain/Maison de la Chanson
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