OSTR : Le don d’une voix

Le rendez-vous est fixé à Notre-Dame-du-Mont-Carmel. La soprano Marielle Fortier-Landry me reçoit dans sa confortable maison de campagne, surnommée pendant un temps la Villa lyrique. Au centre du salon, un magnifique piano à queue habite l’espace. C’est à cet endroit que la chanteuse répète, un lieu ceinturé de fenêtres devant lesquelles flânent des dizaines oiseaux. Un sourire figé sur son visage, la dame parle de sa carrière, en n’oubliant pas de glisser quelques mots sur le concert-bénéfice de l’OSTR.

"La musique est toujours venue vers moi…" souffle doucement la Mauricienne. De fait, elle n’a jamais forcé les événements afin de devenir chanteuse classique. Les pièces du puzzle se sont chaque fois placées d’elles-mêmes.

À trois ans, elle récite son premier "Ave Maria" en escaladant une tour à antenne. Cet événement donne une bonne frousse à sa mère, mais cela n’empêche pas Marielle Fortier-Landry de cultiver par la suite son amour pour le chant. Un peu plus tard, elle voit son talent reconnu par ses proches. Ainsi, elle prend quelques cours en compagnie du ténor Guy Piché. Rapidement, le poids des études et le début de l’adolescence l’amènent à mettre en veilleuse son projet. Après une incursion dans l’univers de la danse sociale, elle fonde finalement une famille. Vers la fin de la vingtaine, pour sortir de la routine, l’artiste suit une formation vocale avec Irène Allard Moquin Leblanc, sœur d’Anaïs Allard Rousseau. Le rêve de devenir cantatrice refait alors surface. Il est freiné cependant par ses obligations de mère. Heureusement, cette discipline ne s’adresse pas seulement aux jeunes femmes. "Nos meilleures années sont rarement avant l’âge de 35 ans comme soprano. […] On est dépendants de nos émotions. C’est la maturité de vie qui va construire le chanteur."

Ses trois enfants ayant grandi, la soprano peut désormais se consacrer entièrement à son art, qui n’est pas sans demander des sacrifices. Confiante, elle ambitionne de chanter à l’étranger, surtout depuis qu’elle a découvert qu’elle a une voix de soprano dramatique colorature. Celle qui se produit depuis longtemps dans la région vient d’ailleurs d’enregistrer un démo en guise de carte de visite.

Le 9 octobre, Marielle Fortier-Landry fera partie des huit solistes invités lors du Gala d’opéra de l’OSTR. "Si on participe, c’est pour faire durer l’orchestre à Trois-Rivières. On est conscients qu’on vient aider, qu’on apporte notre contribution pour la survie de l’organisation", conclut-elle pleine d’espoir.

Le 9 octobre à 20 h
À la Salle J-.A.-Thompson
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