Chloé Sainte-Marie : Et chante la muse

La muse de Gilles Carle semble dans une classe à part, elle qui a choisi de chanter les textes de Gaston Miron, de Patrice Desbiens, de son conjoint et de plusieurs autres. Cet amour de la poésie lui vient d’aussi loin que sa petite enfance. "J’ai été élevée dans la religion baptiste et on lisait la Bible. En quelque part, la Bible, c’est très poétique, raconte-t-elle. Mon oreille était déjà prête à la poésie."

Mais Chloé Sainte-Marie ne chante pas qu’en français. L’artiste se plaît aussi à nous bercer avec des textes en innu et en inuktitut, comme dans la chanson Mishapan Nitassinan, qui ouvre son dernier album. La dame y énumère différents lieux qui portent des noms amérindiens et termine en disant: "Que notre terre était grande." "Ces peuples étaient là il y a 30 000 ans alors que nous y sommes seulement depuis 400 ans, note-t-elle. Quand j’ai réalisé ça, ça a été un choc pour moi", relate-t-elle.

Avec des mots québécois, Chloé a réussi à séduire le public européen. Depuis janvier dernier, elle s’est beaucoup promenée sur le Vieux Continent, donnant une quarantaine de spectacles à travers la France, la Belgique et la Suisse. Elle est même revenue chez elle avec en poche le prix Révélation d’un festival se tenant près de Lausanne.

OPUS 4

La jolie dame travaille présentement à son quatrième album, qui laissera encore toute la place aux poètes québécois. On devrait notamment y entendre les mots d’un tout jeune poète de 21 ans, dont elle préfère toutefois taire le nom pour l’instant. "À mon avis, c’est un grand génie, au même titre que Rimbaud!" lance-t-elle. Si tout va bien, on devrait découvrir ce nouvel opus à l’automne 2005.

Pour choisir un texte qui lui parle réellement, Chloé Sainte-Marie en lit énormément. "Je choisis des textes en fonction de ce que je vis et de ce que je suis. Je ne peux pas prendre un texte qui ne me ressemble pas et qui ne correspond pas à ce que je pense."

Très occupée avec son métier de chanteuse, celle qui s’est fait connaître avec le film La Guêpe dit ne pas s’ennuyer du cinéma. "Je n’aurais pas le temps de retourner au cinéma et je préfère vraiment de loin la scène."

Sur la scène du Centre culturel et sur celle du Centre d’arts de Richmond, elle sera accompagnée par deux musiciens multi-instrumentistes: Réjean Bouchard et Gilles Tessier.

Le 9 octobre à 20 h
Au Centre d’arts de Richmond
Le 14 octobre à 20 h 30
À la Salle Maurice-O’Bready
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