Alain Caron : Jouer avec le feu
Si Alain Caron a une carrière discographique enviable, c’est la scène qui demeure sa véritable passion. Sa tournée automnale le prouve une fois de plus.
Lorsqu’on évoque le nom d’Alain Caron, on ne peut passer à côté du fait que le bassiste est aujourd’hui devenu une référence en matière de jazz, autant pour les amateurs que pour ses pairs. Le musicien pratique son art depuis plus de 35 ans et a fait ses preuves autant à ses débuts avec les légendaires Uzeb que tout au long de sa carrière solo. Pourtant, alors qu’il est de passage à Québec pour une soirée et qu’il entame bientôt une tournée canadienne et européenne en octobre et en novembre, on est tenté de lui demander si le poids des attentes ne se fait pas parfois sentir. "Évidemment, explique Alain Caron, j’ai un passé musical: j’ai 5 albums solos, nous en avons eu 10 avec Uzeb, j’ai beaucoup voyagé et joué un peu partout, mais je ne me sens aucune responsabilité en ce qui concerne le style, je ne crois pas être le chef de file d’un courant quelconque. Mon seul défi est de faire des albums qui ne ressemblent pas aux précédents, et c’est de plus en plus difficile à chacun des albums. La seule pression que je pourrais ressentir, c’est celle que je m’impose pour trouver quelque chose qui va me faire triper en tant que musicien."
Constamment à la recherche de nouvelles sonorités et d’approches musicales particulières, le bassiste invitait même Jérôme Minière à apposer sa touche électronique à certaines pistes de son dernier album et à y exercer son art subtil. Un processus tout naturel et nécessaire qui fait partie intégrante de sa vision de la musique, explique le bassiste. "Chaque fois que je fais un album, j’ai un concept sur lequel je me base. Pour 5, je voulais intégrer un côté électronique, car c’est un aspect qui m’a toujours intéressé. Surtout qu’aujourd’hui, c’est une dimension qui a une sonorité complètement nouvelle et qui ne sert plus à remplacer les musiciens, mais bien à marier cette technique avec leur jeu."
Il s’agit par contre d’un choix qui, du propre aveu du musicien, rend plus compliqué le passage du studio à la scène. "Pour moi, le but ultime est de jouer live, car je fais de la musique pour la jouer, et non uniquement pour la création. Faire un disque, c’est comme prendre une photo: je préfère être sur une plage plutôt que de regarder une belle photo de plage!"
Le 21 octobre
Au Grand Théâtre