Gaétan Laperrière : Un bal à l'opéra
Musique

Gaétan Laperrière : Un bal à l’opéra

Gaétan Laperrière joue Renato dans l’opéra Un bal masqué de Verdi, spectacle à propos duquel il nous a donné ses  impressions.

Un bal masqué

de Giuseppe Verdi ouvre la saison de l’Opéra de Québec cette année. Le baryton Gaétan Laperrière, qui personnifie Renato dans la présente distribution, est enthousiaste: "C’est une belle distribution, affirme-t-il. Les gens auront le plaisir de découvrir de nouveaux talents, comme Raphaëlle Paquette (soprano) dans le rôle d’Oscar, et d’être épatés par Stefano Algieri (ténor), qui incarne Riccardo. Je ne cesse de lui répéter: "You look like a king!"" Cela est fort à propos pour une mise en scène qui replonge l’action dans son environnement initial, à la cour de Stockholm, où des circonstances politiques singulières entourent un attentat commis contre Gustave III, roi de Suède. Une mise en scène de Kelly Robinson. "Il a une vaste expérience au théâtre et à la comédie musicale, précise Gaétan Laperrière. Sa mise en scène n’est pas en lutte contre l’atmosphère traditionnelle de l’opéra. La motivation est essentielle dans l’interprétation et l’exécution de nos rôles respectifs. Kelly Robinson est ouvert aux discussions et à une dynamique qui laisse place aux suggestions. Pour quelqu’un comme moi, que je qualifierais de mémère sur le plateau, cette souplesse est idéale."

Un bal masqué, comme tout opéra italien qui se respecte, traite de l’amour. Il est question d’un triangle amoureux par quoi tout bascule et devient irrémédiablement dramatique. Riccardo, le maître de Renato, s’éprend d’Amélia, la femme de ce même Renato. Par devoir et amitié, Renato prévient son maître d’un complot le visant, dont il sera l’outil meurtrier (la vengeance l’aveugle) au cours d’un bal majestueux. "Renato est un homme d’honneur pourvu d’une grande sensibilité, renchérit Gaétan Laperrière. Il ne peut nier, comme en témoigne l’aria Alla vita che t’arride, l’amitié et la foi qu’il a envers Riccardo. Malgré tout, il doit trahir cette personne qu’il admire." Et qu’en est-il de la direction d’orchestre confiée à maestro Giovanni Reggioli (que nous retrouverons à la barre du concert Gala plus tard cette saison); ses origines italiennes confèrent-elles une dimension particulière à la production? "Le caractère italien transcende l’œuvre, confirme M. Laperrière. C’est un chef qui est à l’écoute du chanteur et qui laisse un espace vital à la voix. Jamais nous ne sentons l’orchestre prendre le dessus. Giovanni Reggioli respecte le chant et prend plaisir à l’accompagner dans son élan naturel."

La mise en œuvre d’un opéra fait appel à une multitude de disciplines. L’élément théâtral, conjugué à la rigueur de l’exécution musicale, sollicite un équilibre indispensable qui demande une communication étroite entre tous les intervenants. "C’est important d’être détendu lorsqu’on incarne un personnage, et d’avoir le sentiment que les autres interprètes ont fait l’apprentissage préalable nécessaire à la bonne marche des répétitions. La voix devient alors une prolongation de soi-même et le jeu devient une source d’inspiration pour tous les acteurs."

Les 16, 19, 21 et 23 octobre
Au Grand Théâtre
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