The Libertines : Épopée rock
Les Libertines se pointent à Montréal après de nombreuses arrestations, rumeurs de séparation et séances de désintoxication.
Les tribulations des Libertines font les choux gras de la presse à potins britannique depuis la formation du combo. On y suit principalement les aventures du chanteur-guitariste Pete Doherty, véritable aimant à problèmes. Dépendant notoire des drogues dures, l’homme au bouillant caractère répondait début septembre à des accusations de possession d’arme blanche. Il s’est présenté au tribunal une heure à l’avance, jouant, assis sur le toit d’une voiture, de la guitare acoustique aux reporters.
Son état l’empêche même de tourner avec le groupe depuis plus d’un an. Il passe son temps avec une autre formation, les Babyshambles, avec qui il écrit des pièces contre les autres membres des Libertines. L’été dernier, alors que le groupe se trouvait au Japon sans Pete, le malheureux s’est fait chopper pour cambriolage dans la maison de Carl Barât. Barât, c’est l’autre chanteur-guitariste des Libertines. Pas un enfant de chœur non plus. En équipe, les deux lascars ont composé l’essentiel du répertoire du quatuor et semblent s’aimer d’un amour… tumultueux.
Évidemment, nombreux sont les journalistes qui souhaitent causer avec le groupe de cette relation instable. Et qui envoie-t-on en pâture au scribouilleur? Doherty? Oubliez ça, le type ne doit même plus répondre au téléphone. Barât, avec qui nous avions discuté l’an passé? Erreur. Au bout du fil, le batteur Gary Powell.
Est-ce que je me trompe ou bien on ne vous voit pas souvent défrayer les manchettes?
"Non, c’est vrai. Je suis moins voyant que Barât ou Doherty, mais ce n’est pas parce que je suis plus sage. Je ne me fais simplement pas prendre par la police."
Ça ne vous dérange pas d’avoir à répondre à de multiples questions concernant la relation instable entre Doherty, Barât et les Libertines?
"C’est effectivement difficile pour moi d’en parler. Donc, j’en discute moins, ce qui a un effet bénéfique sur les articles nous concernant, puisqu’ils abordent moins la question. De toute façon, les faits sont clairs. Pete ne joue pas avec le groupe à cause de ses problèmes de drogue. Une fois qu’il les aura réglés, il sera le bienvenu à nouveau s’il le désire. Les journalistes cherchent une version plus croustillante de l’histoire, mais il n’y a rien de plus à savoir sur le sujet."
Il y a un an, Voir s’entretenait avec Barât, et son discours s’avérait identique. Il souhaitait que Pete se soigne afin de le revoir au sein des Libertines. Manifestement, rien n’a changé, mais entre-temps, le groupe a enregistré son deuxième album avec Doherty. Avez-vous profité de deux semaines de lucidité de sa part?
"Nous ne pouvions pas faire un deuxième album des Libertines sans toute l’équipe des Libertines. Il souhaitait participer à l’album et nous a promis qu’il se comporterait convenablement. L’ambiance pesait lourd au début, mais peu de temps après l’ouverture des amplis, le plaisir est revenu."
Doherty signe en partie toutes les pièces de ce deuxième compact, est-ce que les Libertines peuvent composer sans lui?
" Mais oui. Road to Ruin et What Became of the Likely Lads sont créditées aux deux guitaristes, mais Barât les a majoritairement écrites."
Avec des titres comme The Man Who Would Be King et justement, Road to Ruin, le groupe s’éloigne partiellement du gros rock garage sur ce nouveau disque éponyme. Est-ce votre manière d’évoluer?
"Nous ne nous sommes pas consultés afin d’enregistrer un album moins garage. Nous sommes entrés en studio pour enregistrer nos meilleures pièces, voilà le résultat."
Nombreux sont les groupes qui ne passent pas le test du deuxième album. Sentiez-vous une certaine pression avec l’effritement de la tendance rock garage?
"Non, pas vraiment. La seule pression venait du fait d’avoir à travailler tous ensemble à nouveau. Crois-moi, ça nous suffisait."
Le 16 octobre
Au Cabaret La Tulipe
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