Amélie Veille : Fille de lumière
Musique

Amélie Veille : Fille de lumière

Amélie Veille ne manque pas de causette. À tout propos, la rayonnante jeune femme partage de bon cœur ses réflexions, de même qu’elle prête à ses jolies chansons la plume franche et sensible d’une artiste dans la fleur de l’art.

Il suffit de l’interroger sur sa fascination envers cette drôle de bestiole humaine pour qu’Amélie Veille glousse de plaisir et vous livre le fin fond de sa pensée, les yeux pétillants et le verbe fluide. "Ça, j’aime ça, ces questions-là", avoue-t-elle, ne sachant trop par où commencer. On s’en doutait un peu. Car sur son premier album éponyme (Passeport, 2003), l’auteure-compositrice-interprète et guitariste de 23 ans explore la question sous bon nombre de ses coutures. "Quand on regarde le monde aller ou quand on se regarde juste nous-mêmes, il n’y a pas de fin à ce qu’on peut découvrir, expose-t-elle. Les gens sont complètement imprévisibles, et les événements aussi. Quand on pense qu’il va arriver quelque chose, il n’arrive jamais ce qu’on croyait; c’est vraiment rempli de surprises! Les émotions humaines sont tellement contradictoires et paradoxales; lorsqu’on cherche à comprendre, il y a tout le temps un paquet de pistes de réflexion. On n’a pas fini de faire des chansons qui touchent aux émotions; il y a huit notes dans la gamme, il y a je ne sais pas combien de mots disponibles, il y a tellement de tounes qui ont été écrites sur différents sujets et un paquet de chemins distincts qui ont été empruntés… On est encore loin d’avoir fait le tour! J’ai l’impression que c’est inépuisable."

Parmi ces sentiments, l’amour et ses tortueux dédales ont toujours conservé une place privilégiée chez les créateurs. La native de Saint-Georges-de-Beauce, installée à Montréal depuis maintenant quatre ans, n’y échappe pas; plus de la moitié des 12 pièces de son album y sont consacrées. Cela pourrait-il découler de son "penchant pour les indésirables", tel que décrit sur la piste cachée? "Le lien est intéressant, s’esclaffe-t-elle. Sûrement! C’est vrai que je parle d’amour pas mal, parce qu’on avait quand même un grand choix de chansons pour l’album, puis on en a choisi beaucoup qui traitaient de ça… La difficulté d’aimer, c’est vraiment un fléau aujourd’hui. Il y a beaucoup de couples qui éclatent. Autour de moi, ça revole souvent, et ça m’a inspiré beaucoup pour l’album." Concédant un modeste vécu dans le domaine, elle apporte néanmoins son avis quant à l’ingrédient primordial au bon succès de la recette. "Ça prend une communication très, très forte pour être capables de s’harmoniser. Mais aujourd’hui, c’est drôle parce qu’on vit dans un monde chargé d’ondes; avec les téléphones cellulaires et Internet, on a plus que jamais accès aux moyens de communication et pourtant, est-ce que la communication entre les humains s’en porte mieux? Je trouve que c’est une contradiction intéressante…"

Toutes ces préoccupations, elle les exprime bien sûr en musique et poésie. C’est avec fébrilité et ravissement qu’elle vient présenter un spectacle tout frais, entourée de ses nouveaux complices Mario "Toyo" Chagnon (direction musicale, guitares), Éric Maheu (basse) et Bertil Schulrabe (batterie). "J’ai plus de ressources que j’en ai jamais eu et je me sens vraiment bien entourée! dit-elle à propos du concert mis en scène par François Léveillée. Avec une batterie et des guitares électriques, je peux me permettre de rocker, ce que je ne pouvais pas faire avant, et quand on fait des chansons, on réussit à créer des ambiances avec des plus belles textures. La conception sonore et l’éclairage (Pierre Desrochers) sont beaucoup plus étoffés, alors j’ai l’impression que je vais pouvoir être mise en valeur davantage… Je me sens mieux sur scène et en confiance avec l’équipe, alors j’ai encore plus de plaisir à jouer; je pense que ça transparaît."

Le mardi 26 octobre à 20 h
Au Théâtre Petit Champlain
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