Breen Leboeuf : Sans blues?
Breen Leboeuf, qui a récemment participé aux spectacles de Kassa et d’Offenbach en fusion, continue d’additionner les projets. Rencontre.
La vie sourit actuellement à Breen Leboeuf. Loin d’être nostalgique des années folles d’Offenbach, le bassiste mord dans l’instant présent. "Le bon vieux temps, c’est ici, admet-il en faisait référence à une chanson de James Taylor. Souvent, quand on essaie de se rappeler le passé, on se souvient tout croche, tout en rose ou on ne se souvient pas du tout… comme moi! " rigole-t-il. Sans doute un peu plus sage qu’autrefois, le Trifluvien d’adoption regarde ainsi droit devant lui et profite de toutes les occasions qui passent. Il partage son temps entre le Boys Band, un ensemble vocal né à la suite de Kassa, son trio et les invitations surprises.
Après le "flop" de J’avance, album lancé en 2000, le musicien n’est pas pressé d’enregistrer. Comme ce dernier disque lui a coûté très cher, il ne veut plus se lancer dans une telle entreprise sans avoir la flamme. "J’attends une inspiration. J’attends d’avoir un projet spécifique. Pour le moment, les gens m’appellent pour les vieilles tounes et c’est parfait comme ça!"
Breen Leboeuf travaille fort cependant afin de ne pas recréer le passé. Lorsqu’il joue en trio, il réinvente chacune de ses pièces. "On s’amuse à les déformer pour ne pas devenir des perroquets. Car, c’est facile de tomber dans l’automatisme." Du coup, il se souvient d’une mésaventure qui lui est arrivée en chantant "Mes blues passent pu dans’ porte" il y a une quinzaine d’années: "Un soir, j’ai eu l’idée de penser aux paroles. J’ai eu un blanc total. Je ne connaissais plus la chanson, car je ne la vivais plus."
Avec ses deux comparses de longue date, le percussionniste Bob St-Jean et le guitariste Roger Mann, l’ex-membre d’Offenbach se sent libre de modifier ses musiques. "J’aime ça faire des choses dont on n’est pas sûrs. Se planter une fois par set, c’est bon pour l’humilité. Et ce n’est pas grave. Après tout, on fait ça pour s’amuser." Prochainement, le trio aura tout le loisir de créer: il jouera dans l’ambiance intime du Café Foin fou à Champlain. Il se plaira alors à réinventer la roue en pigeant dans un répertoire tantôt pop, tantôt blues.
Le 22 octobre à 20 h 30
Au Café Foin fou
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