MoucheTaBouche : Manouches sédentaires
Musique

MoucheTaBouche : Manouches sédentaires

MoucheTaBouche, talentueux quatuor de l’Outaouais, nous fait visiter l’Europe de l’Est sans quitter le pays.

Jazz manouche, musique tzigane, danse russe, musique juive et un brin de chanson française: voilà ce que nous propose MoucheTaBouche. "On ne s’improvise pas gitans, admet Benouche, un des membres fondateurs. On habite l’Outaouais et on s’y plaît, mais on joue avec l’âme, comme eux." Pour les membres du groupe, il suffit d’utiliser leur habileté technique pour transmettre toute l’émotion des petites histoires racontées dans chaque pièce.

"J’ai eu une formation classique et à un moment donné, on m’a fait apprendre les Danses hongroises de Brahms. J’avais à peu près 12 ans, ça m’a complètement marquée", explique Magouche, considérée comme la directrice artistique du groupe. La mouche du hasard avait piqué la jeune musicienne pour la première fois.

Et pour MoucheTaBouche, le hasard y est pour beaucoup. C’est lors d’un spectacle de Théodore Fontaine que Benoît Rébillard, spectateur à ce moment, fait la rencontre de Magali Sanscartier, l’archet du groupe. Après le spectacle, ils se rencontrent, la chimie s’installe et les deux musiciens partagent leur passion pour la musique en s’initiant l’un l’autre à leurs styles: Benoît, désormais rebaptisé Benouche, baigne dans l’accordéon musette de sa France natale et Magali, alias Magouche, respire la liberté tzigane. La synergie qui en résulte donne lieu à un duo accordéon et violon qui ne laissera personne indifférent. Mais le hasard n’avait pas fini son travail…

C’est à bord du petit train de Wakefield, où Benouche et Magouche parfont leur duo, tels une paire de gitans, que ceux-ci font la connaissance du guitariste autodidacte Simon Drolet, qui allait devenir S’y mouche. Peu après, dans les bas-fonds d’un magasin de prêts sur gage d’Ottawa, Benouche rencontre le contrebassiste Chris Breitner et lui propose de devenir KrisKiss’Mouche. Le quatuor est désormais complet: quatre jeunes mélomanes talentueux réunis par leur complémentarité, leurs talents respectifs et, surtout, par le plaisir de jouer.

Cette histoire, qui a tout le charme d’une légende folklorique, est à l’image de la règle de base des "moucheurs": laisser les choses venir d’elles-mêmes. Après à peine trois répétitions ensemble, les manouches outaouais entrent en studio pour mettre sur support quelques pièces dans le but d’en faire un court démo. La session va si bien que, de fil en aiguille, MoucheTaBouche sort du réputé Studio Champagne de Terrebonne avec un album complet. Produit par les Productions KiProduiz (créées par Benouche pour les besoins de la cause) ainsi qu’habilement illustré par l’artiste visuel Dimitri Gagnon-Morris – rencontré aussi par hasard lors d’une soirée de présentation de courts métrages – l’album éponyme "est un pur produit MoucheTaBouche". Libres des contraintes de l’industrie musicale, les "moucheurs" optent pour une distribution indépendante à travers quelques points de vente de la région, en spectacle et par le sympathique site Web du groupe www.mouchetabouche.com.

Ces quatre amants de la musique, aussi contagieux dans leur art que dans leur vocabulaire, seront sur la scène de La Basoche à Aylmer le 22 octobre pour ensuite participer aux Coups de cœur francophones à Montréal le 5 novembre. Outre quelques concerts annoncés sur leur site Web, les mouches manouches prévoient hiberner dans le chaud sous-sol de Benouche pour concrétiser les multiples idées de compositions qui devraient éventuellement constituer un second album.

Le 22 octobre à 20 h

À La Basoche du Centre culturel du Vieux-Aylmer

Voir calendrier Rock/Pop