Violons du Roy : La cadence des Violons
Musique

Violons du Roy : La cadence des Violons

Les Violons du Roy et Bernard Labadie célèbrent leur 20e anniversaire. Disque et concerts soulignent l’événement.

En préparation pour une tournée américaine, Bernard Labadie et les Violons du Roy trouvent le temps de célébrer leur 20e saison avec la sortie d’un disque consacré à Jean-Sébastien Bach. Un répertoire de prédilection pour l’orchestre de chambre, qui joint sur ce dernier opus la cantate Ich Habe Genug, BWV 82, et le psaume 51, une transcription du Stabat Mater de Pergolesi. "On y pensait depuis longtemps, indique Bernard Labadie. Vu l’intérêt que nous avons déjà porté à ce répertoire moins connu de Bach dans nos productions précédentes, c’était une suite logique pour nous d’inclure cette transcription." Un choix intéressant qui démontre une facette incontournable du métier de compositeur à cette époque. "Il y avait un côté pratique à cet exercice, explique Bernard Labadie. Une façon de sauver du temps pour répondre à des échéances très courtes, mais le choix reste de qualité. On distingue une richesse mélodique indéniable dans le Stabat Mater de Pergolesi, typique du courant italien. Mis en perspective avec le contrepoint de Bach, il y a beaucoup plus de contrastes."

Les Violons du Roy ont atteint une notoriété indéniable depuis les 20 dernières années. Le passage de Trevor Pinnock en tant que chef invité au début de la présente saison, des collaborations de prestige avec le violoniste Giuliano Carmignola et le contre-ténor David Daniels, à titre d’exemples, confirment une ambition réfléchie qui a porté fruit en matière de visibilité. La faculté d’être entrepreneur dans ce métier est-elle incontournable? "C’est indissociable, confirme Bernard Labadie. En tant que directeur artistique et fondateur, on élabore un plan d’ensemble pour une institution. Cultiver un réseau, c’est indispensable. Avec les années, on a pu établir de bons contacts avec certains interprètes, comme la soprano Magdalena Kozena tout dernièrement, ce qui favorise l’élaboration de tournées à l’extérieur." Et la création d’une résidence permanente pour les Violons du Roy avec la rénovation du Palais Montcalm, en cours présentement. "Un projet exceptionnel au niveau de l’acoustique, nous dit avec enthousiasme Bernard Labadie, qui sera adéquat pour le concert et l’enregistrement. Les Violons du Roy y seront en résidence, mais c’est aussi une salle de concert qui donnera la possibilité à maints autres interprètes et orchestres de chambre de s’y produire. D’y être associés nous procure un contexte idéal pour les répétitions." Un contexte qui pourrait assurer aussi la pérennité de l’orchestre, dans le meilleur des scénarios.

Entre-temps, les projets suivent. Entre autres cette association des Violons du Roy avec l’Opéra de Montréal, dont Bernard Labadie est le directeur artistique, pour une production d’Agrippina de Haendel. Karina Gauvin et Daniel Taylor, interprètes-vedettes du disque mentionné, seront de la distribution. "Cela permet aux Violons du Roy de s’y distinguer, précise Bernard Labadie en ce qui concerne l’opéra, et c’est tout à fait naturel pour moi de choisir un orchestre taillé sur mesure."

Le 24 octobre à 20 h
Au Grand Théâtre
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