Bad Religion : L’empire contre-attaque
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Bad Religion : L’empire contre-attaque

Le soir des élections américaines, Bad Religion foulera la scène du Métropolis. Attitude punk et critiques politiques sont au menu de cette soirée qui risque d’être historique.

Non, le bassiste Jay Bentley n’aurait pas préféré se trouver aux États-Unis le soir des élections: "De toute façon, ça ne changera rien au résultat", dit-il avec raison. D’autant plus qu’il sera trop tard, le soir même du scrutin, pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Ce que la formation punk californienne pouvait faire pour influencer le vote, elle l’a fait en juin dernier, en lançant The Empire Strikes First, un album par l’entremise duquel le groupe également composé du chanteur Greg Graffin, des guitaristes Brett Gurewitz, Greg Hetson, Brian Baker et du batteur Brooks Wackerman ne se gêne pas pour critiquer l’administration républicaine actuelle.

Même si The Empire Strikes First avait pour objectif de conscientiser les auditeurs face à une certaine réalité, Jay n’aura pas l’impression que le treizième album de son groupe est un échec si George W. Bush est réélu le 2 novembre: "Je ne suis pas satisfait de l’administration actuelle et je n’aime pas la direction vers laquelle le gouvernement a entraîné l’Amérique et le monde. Si Bush est réélu, ça voudra dire en quelque sorte que c’est moi qui ai tort, que c’est peut-être moi le problème. Cela dit, même si Bush est réélu, je n’aurai pas le sentiment que notre album est un échec. Soyons réaliste, aucun disque ne peut avoir un tel impact. Quand on a enregistré The Empire Strikes First, on n’avait pas l’intention de changer le monde, mais plutôt de partager notre opinion. Sur ce plan, on a atteint notre objectif", estime le bassiste. Advenant l’élection de John Kerry, qu’espère Bad Religion de la part d’une administration démocrate? "La première chose que John Kerry devra faire, c’est s’excuser auprès du reste du monde pour ce que ses prédécesseurs ont fait. Or, ça me surprendrait beaucoup qu’il soit élu", note Jay. Défaitiste? "Non, seulement réaliste", précise-t-il.

De toute évidence, Bad Religion a dépassé le stade des faux espoirs et des demi-vérités. Près de 25 ans après ses débuts, le groupe n’a pas peur de faire face à la musique. Et justement, dans les semaines qui ont suivi la sortie de The Empire Strikes First, tout le monde s’est entendu pour dire qu’il s’agissait du meilleur disque de Bad Religion depuis des lustres. "Je suis entièrement d’accord avec la critique", affirme Jay. Il éclate de rire et en rajoute: "C’est peut-être même le meilleur qu’on ait jamais enregistré! Qu’on soit peintre, sculpteur ou musicien, c’est impossible de produire des œuvres toutes aussi brillantes les unes que les autres. L’important, c’est de continuer de produire en espérant que la prochaine fois sera la bonne", explique le bassiste. En toute modestie, il admet qu’il ne s’en fait pas trop pour l’avenir de Bad Religion. "Par contre, le jour où on se sera joint au circuit des tournées-réunions et qu’on jouera nos 20 plus grands succès, je commencerai à me poser des questions!" s’exclame le bassiste.

Le 2 novembre
Au Métropolis avec Rise Against
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