Bruce Cockburn : À l’état pur
Bruce Cockburn en solo: un contexte unique permettant d’établir un contact intime avec l’artiste et d’apprécier le brillant guitariste, le bonheur de ses mélodies et sa voix chaleureuse.
Pour les fans de la première heure, les premiers concerts du début des années 70, le plus souvent en solo, demeurent des souvenirs magiques, impérissables. Une performance dépouillée, retenue à l’essentiel, laissant émerger des chansons leur plus grande expressivité, permettant au spectateur de repartir habité par des mélodies d’un lyrisme rare. L’expérience d’un concert en solo diffère de celle avec un groupe: "Avec un groupe, la performance prend plus de place. En solo, l’accent est mis sur les chansons à 100 %. Le public peut prêter son attention aux mots sans être distrait par la musique du groupe. C’est vraiment une expérience très significative. Aussi, cela permet d’établir une relation plus intime avec le public."
Les chansons du dernier CD de Bruce Cockburn, You’ve Never Seen Everything, traduisaient son indignation vis-à-vis de l’emprise exercée sur les petites gens par les grands manitous qui manipulent les ficelles du pouvoir. Trickle Down ("Le Goutte-à-goutte") montre dans les moindres détails à quel point les grandes corporations cherchent à vendre le bonheur, pressent le petit peuple, le maintiennent dans l’ignorance. You’ve Never Seen Everything décrit les masques insoupçonnés que peut revêtir la barbarie. Pour Cockburn, les humains du XXIe siècle sont des "anges en exil". Il suggère souvent cette situation par l’opposition entre l’obscurité et la lumière. Qu’est-ce qui l’indigne aujourd’hui? Le retour vers la droite, vers le conformisme? "Ce problème en est un qui concerne vraiment toute la planète. Les intérêts corporatifs ont trop souvent l’appui des politiciens. C’est une situation très malsaine pour l’humanité, à chaque niveau, sauf pour ceux qui en retirent des avantages". L’auteur-compositeur-interprète a commis de nouvelles chansons, entre autres une sur la situation en Irak: "Je me suis rendu récemment à Bagdad. Le problème est grave. J’ai écrit un texte dans lequel j’exprime ce que j’ai vu et ce que j’ai ressenti."
Sur le plan musical, Cockburn, l’année dernière, a fait des expériences avec l’électronique: "J’ai transposé le langage de l’électronique à la guitare. Ce qui m’intéresse, c’est de chercher à traduire la sensibilité propre à l’électronique sur un instrument acoustique." Ce qu’il écoute comme musique est très éclectique: "Par exemple, le trompettiste de jazz Dave Douglass. Ou encore une jeune guitariste de 25 ans qui vit à New York, Kaiki King. Ce qu’elle fait est très inventif. Un mélange de différentes choses. Son jeu pourrait peut-être s’apparenter à celui de Michael Hedges."
Cockburn vit à Montréal depuis l’an 2000: "En quatre ans, j’ai peut-être séjourné la durée d’un mois. Je suis toujours en tournée. Mais j’aime beaucoup Montréal: l’architecture, la culture, les étudiants, l’énergie, le plateau Mont-Royal, le fait de pouvoir me balader en bicyclette."
Le 4 novembre
À la Salle Odyssée de la Maison de la culture
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