Jethro Tull : La vie est une longue chanson
Musique

Jethro Tull : La vie est une longue chanson

La formation Jethro Tull fait vibrer les mélomanes de tout acabit depuis déjà plus de 35 ans. Avec une vingtaine d’albums et des milliers de concerts derrière la cravate, Ian Anderson n’a pas fini de lever la patte.

"Je crois que ça a toujours été le même curieux mélange d’allégresse et d’instinct un peu suicidaire", laisse tomber le jovial et très loquace Ian Anderson pour expliquer son intarissable passion des planches. "Il n’y a rien comme un concert; aucune autre expérience ne peut s’en approcher", poursuit le chanteur, flûtiste et guitariste de la formation britannique Jethro Tull, dont la version initiale voyait le jour à la fin de 67 dans la ville de Luton (Bedfordshire). "Ce n’est jamais complètement génial ou entièrement désastreux. Il s’agit d’une série de hauts et de bas, de moments de passion et de plaisirs orgasmiques suscités soit par un segment où tu as vraiment bien joué, soit par un intervalle de chimie incroyable entre les musiciens, opposé à des instants terribles de frustration et de colère lorsqu’on réussit moins bien… Mais ces moments peuvent durer une fraction de seconde et passer d’un extrême à l’autre très rapidement. C’est vraiment une étrange forme de plaisir, la scène… Et ça crée une très forte dépendance", ajoute-t-il, soulignant que l’envie de s’améliorer demeure un des plus puissants agents de motivation, même après plus de 2500 concerts en carrière. "Si je réussis à réduire les fausses notes à moins d’une dizaine par spectacle, je serai euphorique, rigole-t-il. Et je pourrai monter le prix des billets!"

Une autre bonne technique pour entretenir la flamme est de varier le répertoire. Avec 21 albums studio en bandoulière, ce n’est pas le choix qui manque, considérant aussi la kyrielle de styles explorés depuis les premiers balbutiements "bluesés" de Jethro Tull, dont le nom s’inspire d’un fermier-inventeur du XVIIIe siècle. En plus de nombreux classiques, le concert recèlera des pièces de l’album de Noël lancé l’automne dernier, quelques extraits du plus récent disque solo d’Anderson, Rupi’s Dance, en plus de surprises qui sauront ravir les fans: "Nous insérons certains morceaux qui n’ont jamais été joués sur scène auparavant", confie-t-il, ajoutant que la partie électrique du spectacle, suivant une première à demi acoustique, comportera entre autres quelques perles oubliés du fameux Aqualung.

Aujourd’hui complétée par Martin Barre (guitare), Andrew Giddings (claviers), Jonathan Noyce (basse) et Doane Perry (batterie), la formation Jethro Tull possède sans doute l’un des arbres généalogiques les plus fournis de l’histoire de la musique. Gage de succès ou enfilade d’épreuves délicates? "Je crois que ça a été un atout parce que chaque membre du groupe a toujours apporté des ingrédients spéciaux de ses expériences antérieures, analyse-t-il. Vingt-deux musiciens différents en 36 ans… Ça fait beaucoup de monde, mais j’ai toujours aimé la variété, expérimenter avec différentes choses; cela m’apporte beaucoup de joie. Quand je sors pour manger, je n’aime pas aller au même restaurant tous les soirs et manger chaque fois la même chose. C’est pareil en musique: j’apprécie toute la palette de saveurs et d’épices exotiques venant des cuisines musicales du monde entier…"

Le 10 novembre, 20h
À la Salle Southam du CNA
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