Roger Tabra : Hivernage

Débordé par l’écriture de la comédie musicale Dracula, qui mettra en vedette Bruno Pelletier, et par les nombreuses commandes de chansons, Roger Tabra a décidé de mettre temporairement un frein à ses spectacles. Comme le temps lui manque, il préfère se concentrer sur son principal gagne-pain: le métier de parolier.

Tous les matins, il se lève vers 5 h. Une véritable discipline. Il profite du calme quasi monastique qui accompagne l’aube pour donner naissance aux plus belles poésies ou simplement pour observer le monde de sa fenêtre. Seul, en silence, il réussit à trouver les mots justes, mais ce n’est pas sans effort. En effet, il compose beaucoup. Un texte écrit n’équivaut pas nécessairement à une pièce endisquée, tient à préciser l’homme à la voix caverneuse. Tel un athlète, Tabra s’entraîne; il exerce de manière quotidienne sa créativité afin d’éviter qu’elle ne se sclérose.

Troquant parfois la plume pour un micro, Roger Tabra admet ne pas être à l’aise de se produire en spectacle: "Je suis parolier… J’ai très peur sur scène. Ce n’est pas mon job de faire ça! Mais ça a l’air que les gens aiment… C’est extraordinaire d’être applaudi. Quand on est parti, c’est la galère. Il y a le trac qui nous envahit et c’est bien. Je suis d’accord avec Brel qui disait: "Si je commence à savoir mon métier, j’arrête!""

Ainsi, celui qui a pondu les succès d’artistes comme Éric Lapointe et Isabelle Boulay minimise ses apparitions sur scène. "J’aurais pu réaliser des tournées, faire des hits, mais j’ai décidé d’être rare." Et le parolier devrait se faire de plus en plus discret au cours des prochains mois. Il raconte ne pas vouloir présenter de shows en solo avant 2005. Ainsi, la soirée au Zénob devient une des dernières occasions de le voir sur les planches avant une longue période.

Lors de son passage à Trois-Rivières, Roger Tabra jouira de la présence lumineuse de Dominica Merola, pianiste et chanteuse qui lancera son premier album au printemps prochain. Ils offriront ensemble une version peaufinée de Retrouvés, un rendez-vous musical sans entracte, pensé en clair-obscur, qu’ils alimentent depuis deux ans.

Le 6 novembre à 20 h 30
Au Zénob
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