Karkwa : Varier en genre
Musique

Karkwa : Varier en genre

Karkwa se forge lentement mais très sûrement une bonne réputation en tant que groupe de scène, allie avec aisance une foultitude de styles tout en épurant aussi avec le temps.

"Depuis la sortie du Pensionnat des établis, nous avons donné beaucoup de spectacles, autant des prestations importantes pour des diffuseurs que des tournées de cégeps ou les FrancoFolies l’été dernier…" Louis-Jean Cormier confirme d’emblée qu’en établissant sa réputation sur ses prestations scéniques, Karkwa semblait destiné à vivre sa vie de groupe sur la route. Lorsqu’on l’a joint, Cormier se dirigeait vers la Gaspésie avec ses acolytes pour une série de spectacles, avant sa participation au Coup de cœur francophone. Il est donc dans l’ordre des choses que son groupe passe autant de temps sur la route puisque Karkwa s’est d’abord fait remarquer lors de la finale des Francouvertes. Les choses ne semblent pas ralentir depuis.

C’est pourquoi la naissance du premier album aurait pu se faire dans le doute ou dans la baisse de régime, le passage de la scène au studio pouvant être coûteux en termes de passion dégagée et l’énergie étant souvent différente entre ces deux espaces. D’autant plus que la scène demeure visiblement l’élément premier de Karkwa. "C’est avant tout ce qu’on aime faire, se promener! explique Louis-Jean Cormier. Bien sûr qu’un album, c’est intéressant à faire, à construire, mais il n’en demeure pas moins que ça brasse moins qu’un show. J’aime bien prendre le temps de découvrir un album, mais quand j’ai envie de voir un spectacle, j’aime aussi que ça bouge, et c’est pourquoi Karkwa est engagé dans cette optique. Nous sommes portés sur l’improvisation, nous avons tendance à modifier nos arrangements d’un show à l’autre. C’est de cette façon que le groupe fonctionne et si ça ne pouvait pas être le cas, nous ne serions pas là."

Si cette naissance a été si remarquée, c’est que Karkwa se faisait un devoir d’amalgamer plusieurs genres musicaux dans ses compositions, passant du rock au jazz, puis au funk et à quelques accents des musiques africaines… Des traits qui reflètent bien les différentes passions des cinq membres du groupe, mais qui pouvaient s’avérer un obstacle à leur véritable orientation musicale et à leur personnalité. Ce fut aussi une des plus grandes appréhensions de la bande avant l’enregistrement des chansons du Pensionnat des établis, car cette (trop) grande diversité de styles devenait aussi une des plus constantes critiques lancées aux interprétations de Karkwa. "Oui, ça me faisait un peu peur avant de passer en studio, poursuit Cormier, car on commençait à se faire classer parmi les groupes "prog", ce qui ne me plaisait pas particulièrement. Mais nous nous sommes rendu compte que notre erreur était d’aller dans chaque style vraiment trop à fond, alors que maintenant, et même avec l’album, nous nous efforçons de mieux doser et d’avoir une approche plus simple. C’est une bonne chose, car aujourd’hui nous avons une ligne directrice beaucoup plus claire."

Le 11 novembre avec Meyronne
Au Lion d’or