St-Sipoplette : La belle, la brute et le méchant
St-Sipoplette parcourt les truck stops de la province à la recherche de cassettes western-country à 5 $. Le trio interprète ensuite ses coups de cœur.
Olivier Robillard Laveaux
Théo Bertin, Lévis Bouliane, La Famille Daraîche, Les Sœurs Dessureault et Fidel Lachance: des noms importants du country d’ici qui, avec l’âge, ont perdu de leur lustre pour aboutir dans le grand livre des kétaineries ou des kisséças de la jeunesse québécoise. Belle jeunesse qui pourtant, nombreuse, tape du pied allègrement autour d’une "p’tite frette" lors des concerts de St-Sipoplette, grand orchestre western canadien-français du comté de Caltor. Ses membres: Sunny Ouellette (Breastfeeders), Domlebo Ouellette (Cowboys Fringants) et Chantalinette Ouellette (Gwenwed, Les Tubes) auxquels se greffent parfois d’autres musiciens comme Stefie Ouellette ou Dumas Ouellette, autres visages connus de la chanson dont nous tairons la véritable identité.
"Le but n’est pas de rire des chansons, autrement on pourrait seulement faire jouer les versions originales et dire aux gens: "Hey, écoutez comme c’est mauvais!" explique Domlebo. On s’écœurerait après 20 minutes. Non, on préfère défendre le western. On effectue de la recherche et on poursuit la tradition country québécoise comme Les Charbonniers de l’enfer le font avec le folklore", lance judicieusement Sunny.
"Nous reprenons à notre façon des pièces très faciles à retenir mélodiquement et très entraînantes, poursuit le guitariste. Pour être intégrée à notre répertoire, une pièce se doit aussi de démontrer un côté "naïfo-stupido". Le meilleur exemple est une composition de Lévis Bouliane intitulée Je brûle tes lettres d’amour. Le gars raconte qu’il brûle les lettres d’amour de son ex tout en regardant par la fenêtre au cas où elle reviendrait."
Le résultat surprend. Sans album et sans compositions originales, St-Sipoplette soulève les foules à chacune de ses sorties. "Après quelques chansons, le public se réveille, affirme Domlebo. Comme s’il réalisait qu’il a le droit d’aimer ça et qu’il peut avoir du fun." À ce moment, plus rien n’arrête les Ouellette. Les concours de langues de porc s’ensuivent ainsi que les invités spéciaux. Un autre cousin de la fesse gauche rendra d’ailleurs visite aux St-Sipoplette lors de Coup de cœur francophone: Yvan Ouellette. "Des contrats nous interdisent de dire son vrai nom, mais il est big en maudit", rigole Sunny. "Y" est-elle la première lettre de son véritable prénom? "Peut-être…"
Le 9 novembre
À L’Escogriffe
Voir calendrier Folk / Country / Blues