Anton Kuerti : Tempête et passion
Si, par une malheureuse décision ou par un malencontreux concours de circonstances hors de votre contrôle, vous êtes forcés de rater cette occasion unique d’entendre Anton Kuerti ce samedi, voici un aperçu de ce que vous allez manquer.
Disons-le directement, c’est un pianiste exceptionnel qu’accueille l’Auditorium d’Alma. Acclamé sur les scènes de plus d’une trentaine de pays, soliste pour les orchestres les plus réputés, tout ce qu’il entreprend charme public et critique. Pour vous dire, à neuf ans, il interprétait le fameux Concerto pour piano de Grieg accompagné de l’orchestre des Boston Pops. Il a enregistré deux fois, à 30 ans d’intervalle, l’intégrale des 32 Sonates pour piano de Beethoven, et les deux enregistrements ont été encensés. Il est d’ailleurs, on ne sera pas surpris de l’apprendre, un des plus grands interprètes de Beethoven à travers le monde.
Sa femme, Kristine Bogyo, est une violoncelliste non moins talentueuse qui a notamment étudié son instrument auprès du grand Janos Starker. Le couple se produit fréquemment en duo, dans des concerts passionnés. Tous deux s’impliquent de façon soutenue dans une cause qui leur tient à cœur, la diffusion et l’accessibilité de la musique classique. Mme Bogyo est d’ailleurs directrice artistique d’une maison de production qui a pour vocation de présenter la musique classique au jeune public. C’est cette conviction profonde qui les anime et qui pousse le couple à traverser les montagnes et les plaines jusque dans des petites villes éloignées pour porter la musique classique comme une bonne nouvelle.
SANS DEMI-MESURE, LE ROMANTISME
C’est un programme au caractère relevé, dont le couple excelle à jouer les pièces, que vous n’entendrez pas si vous ne vous rendez pas à l’Auditorium d’Alma. On propose un répertoire entièrement romantique composé de pièces enflammées dans lesquelles se déchaînent les passions les plus exacerbées. Le concert s’ouvre avec la fabuleuse Élégie de Fauré pour violoncelle et piano. Soutenu par le piano, le violoncelle pleure doucement ou laisse déferler ses torrents de tourments. On retient souffle et larmes jusqu’à l’accord final. La suite est aussi forte, on note entre autres la Sonate pour piano Waldstein de Beethoven, "un monument", avertit Lise Bonenfant, du groupe Concerto, qui ne cache pas sa fierté d’avoir réussi à attirer d’aussi prestigieux musiciens jusqu’ici. "C’est une chance remarquable que nous avons, il faut vraiment s’en rendre compte!" Vous en rendez-vous compte?
Le samedi 20 novembre
À l’Auditorium d’Alma
Classe de maître avec le pianiste
Le vendredi 19 novembre à 19h
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