DestroyAllDreamers : À mort le rêve
DestroyAllDreamers, secret bien gardé de la scène indie montréalaise, lance un premier album à la poésie aigre-douce et prenante.
Parmi le lot de disques qui atterrissent sur les bureaux des journalistes musique, à travers les nouveautés qui s’empilent, les Britney, Eminem et autres albums qui alimentent le culte des personnalités, il arrive qu’une perle attire le regard. Avec un titre aussi onirique mais menaçant que À cœur léger sommeil sanglant et des pièces porteuses de la même force de frappe poétique, inspirées du mouvement shoegaze, avec cette pochette montrant une demi-pomme roussie étranglée par une vieille corde, les quatre Montréalais de DestroyAllDreamers sont de cette nature. "Le titre de l’album est issu d’un rêve qu’a fait Michèle (Martin, bassiste), révèle Shaun Doré, attelé aux percussions. À cœur léger sommeil sanglant, c’est aussi une mise en garde. L’insouciance comporte un risque de réveil brutal, c’est ce que ça dit."
Influencé par le mouvement shoegaze – nommé ainsi par la presse britannique en référence aux performances statiques des musiciens qui regardaient leurs souliers (à moins que ce ne soient leurs pédales à effets) -, très vivant de la fin de la décennie 80 jusqu’au début des années 90 mais presque passé inaperçu de ce côté-ci de l’Atlantique, DestroyAllDreamers connaît ses classiques et assume ses influences: "Ce qui est intéressant avec le post-rock, c’est que ça a rouvert la porte à une musique qui avait cours en Angleterre pendant qu’ici nous étions submergés par le grunge. Nos influences communes sont des groupes comme My Bloody Valentine, Slowdive et Lush. Leur musique est remplie de réverbération et de délai, basée sur des textures bien plus que sur des mélodies. Faudrait que tu voies notre arsenal de pédales à effets…"
S’étant illustré sur la scène indie montréalaise grâce à ses premières prestations et à un démo qui circula dans le réseau des disquaires indépendants, le groupe a déjà reçu quelques critiques favorables et retenu l’attention d’amateurs de musiques instrumentales planantes et sophistiquées dans la veine des A Silver Mt. Zion et autres dérivés "godspeediens". "Nous avons une espèce d’inconscient collectif qui fait que lorsqu’on improvise ensemble, on arrive avec des motifs intéressants que l’on travaille par la suite. Pour avoir fait partie de plusieurs bands, je sais que c’est rare et précieux", conclut-il.
DESTROYALLDREAMERS
À COUR LÉGER SOMMEIL SANGLANT
WHERE ARE MY RECORDS
Lancement-concert le 19 novembre
Avec Below the Sea et Sylvain Chauveau
À la Sala Rossa
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