Les Gitans de Sajarevo : Douce mémoire
Les Gitans de Sarajevo, dont les membres sont en partie originaires de l’ex-Yougoslvie, ont trouvé dans la musique une seconde demeure.
Jezdimir Goran
, saxophoniste et flûtiste, ne compte plus vraiment les années depuis la naissance des Gitans de Sarajevo. De mémoire, il se risque à un "environ sept ans". En fait, on comprend que les dates puissent se mêler dans sa tête; l’accordéoniste Boris Bartula et lui, éléments fondateurs du groupe, ont grandi ensemble en ex-Yougoslavie.
L’histoire de la création des Gitans de Sarajevo semble véritablement tirée d’un scénario hollywoodien. Encore ému, le musicien raconte: "Boris et moi sommes des amis d’enfance. Quand la guerre a commencé, nous avons perdu contact. Puis un jour, on s’est rencontrés par hasard à Montréal." Diplômés de l’Académie de musique classique de Sarajevo, les deux hommes ont alors décidé de donner vie à une formation exploitant le créneau du folklore tzigane. Désormais sans terre, ils avaient l’impression de se retrouver dans cette musique. Ils se sentaient enfin chez eux. Ils comblaient leurs "manques" avec les mélodies tantôt mélancoliques tantôt très festives des manouches. "Nous sommes nomades comme les gitans. On n’a plus de pays. On l’a perdu…" explique doucement Goran.
Célébrant la vie, la formation, qui oscille entre cinq et sept artisans (tous d’origine européenne) selon les contrats, a enregistré son deuxième album en avril dernier. Outre trois compositions qui ajoutent une touche personnelle, cet opus est tissé d’airs traditionnels gitans, bulgares, russes… "Cette musique est dans notre sang. Pourtant, ce n’était pas intéressant de la jouer lorsqu’on était en Europe", admet l’instrumentiste. Aujourd’hui, les shows se multiplient. L’agenda de 2005 déborde d’engagements, dont des participations à des festivals. De plus en plus en demande dans les véritables salles de spectacles, les Gitans commencent à se sentir à l’étroit dans les bars, lieux où ils ont fait leurs "premières gammes". Ainsi, ils croient pouvoir séduire l’est du Canada et les États-Unis. Mais, cet épisode reste à suivre. Pendant ce temps, les musiciens se concentrent sur le présent et songent tranquillement à un troisième enregistrement.
Le 20 novembre à 20 h 30
À la Pierre angulaire
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