Théodore Fontaine : Théodore contre Goliath
Après huit ans d’existence, Théodore Fontaine, bête musicale hexapode issue de l’Outaouais, se bat encore et toujours pour faire sa place au sein d’un contexte musical particulier.
Il semble que toute discussion sur la musique tourne autour de l’ADISQ ces derniers temps. Ce même sujet donne lieu à une discussion animée entre Magali Sanscartier, Patrick McCann et Daniel Ménard qui, avec Sébastien Groulx, Thierry Larose Chevalier et Luc Poulin, forment Théodore Fontaine. Réunis dans un bistrot hullois presque exactement un an après la sortie de leur premier album, les trois complices partagent leurs visions. Au menu, une analyse du paysage musical québécois selon Théodore Fontaine. "C’est une drôle de situation présentement. Avec Star Académie, il y a quelques artistes qui prennent tout et les autres doivent se contenter du peu qui reste", explique Daniel, le parolier du groupe. "On devrait organiser notre propre gala, suggère la violoniste Magali Sanscartier, à la blague. On pourrait récompenser les vrais artistes: ceux que personne ne connaît."
Ajoutons à l’étrange contexte dans lequel baigne la formation outaouaise son appartenance à l’étiquette Mille Pattes, mise sur pied par La Bottine Souriante. "Il faut comprendre que c’est une étiquette généralement réservée aux groupes de musique traditionnelle", rajoute Daniel. La diversité et la complexité du son de Théodore Fontaine représentent un défi unique au niveau de la promotion pour une compagnie de production comme Mille Pattes.
Ce n’est pourtant pas que le succès soit réellement la muse du groupe. La discussion est tout aussi allumée lorsque vient le temps de parler de leurs influences. De Tom Waits au jazz et aux compositeurs classiques en passant par quelques chansonniers français, les membres possèdent collectivement une palette d’influences assez large. "Moi, j’ai toujours écouté du country-western et du punk. Au fond, ce sont deux styles très semblables", confie Daniel, le plus sérieusement du monde. Pas étonnant que Théodore Fontaine arrive si habilement à fusionner les styles jazz, rock, manouche, punk, la valse et la chanson française!
C’est précisément cette passion et cette ouverture pour la musique qui unissent les six membres. Dans le but de déléguer la gestion des détails, extérieure à leur passion mais tout de même essentielle à leur développement, les membres ont récemment fait appel à un gérant. "L’idéal, ce serait de se concentrer uniquement sur la musique et de laisser quelqu’un d’autre gérer ce qui doit être fait en dehors de ça", explique Patrick, le batteur.
Certes, si le groupe ne figure dans aucun top 40, il n’en reste pas moins qu’il est fort bien installé dans son créneau outaouais. "La région de l’Outaouais est conquise, à notre avis." Maintenant, le temps est à l’expansion. Après ce qu’ils considèrent être "le dernier show en Outaouais pour un long moment" (au Petit Chicago le 20 novembre prochain), les membres entendent faire une tournée dite "de carnavals" l’hiver prochain, un peu partout dans la Belle Province; après quoi, ils commenceront à mettre sur pied le successeur de L’Amour et son amant, qu’ils prévoient "un peu plus rockabilly". Aussi, des projets de vidéoclips sont toujours sur la table. "Nous avons notre budget de préparé. Reste à savoir sur quoi on va le mettre", explique Daniel. Le site Web du groupe offre à ses fans de voter pour la chanson qu’ils aimeraient voir sur les ondes. Mais comme toujours, la formation donnera d’abord et avant tout priorité aux spectacles, qui devraient se faire nombreux en 2005.
Le 20 novembre
Au Petit Chicago
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