Urbain Desbois : La cigale et la fourmi
Le rendez-vous téléphonique avec Urbain Desbois était fixé à 10 h le matin. Petite crainte de tomber sur LE matin sur deux où "la vie, ça tient pas debout".
Le stress s’éclipse rapidement. Au bout du fil, Urbain Desbois se fait sympathique et volubile, sortant quelques perles, comme celles qui parsèment ses chansons. La veille, l’auteur-compositeur a travaillé comme DJ au Cheval Blanc à Montréal. Parce qu’il "faut gagner son pain", comme il le dit. Mais ce boulot semble bien lui convenir. "C’est bon pour ma culture musicale, lance-t-il. J’amène des disques chez nous et je fais de la recherche pour renouveler mon répertoire."
Les soirées de DJ alternent avec les spectacles donnés dans différents coins du Québec, comme à Champlain, ce vendredi, au Café Foin fou. C’est un show bien rodé qu’il vient présenter chez nous. En fait, le spectacle d’Urbain Desbois n’est jamais pareil d’une fois à l’autre. "On fait des morceaux à géométrie variable", mentionne celui dont les répétitions avec ses "top-musiciens" ressemblent beaucoup plus à des jams qu’autre chose. "Je n’aime pas beaucoup répéter, dit-il. Il y a beaucoup d’artistes que ça sécurise. Moi, j’aime mieux y aller à l’aveugle. Avec mes musiciens, on a une approche plus jazz que showbizz."
À travers les shows, le boulot au Cheval Blanc et tout le reste, Urbain Desbois construit tranquillement son quatrième opus. C’est souvent dans sa maison à Gould en Estrie qu’il trouve l’inspiration pour bâtir ses petites chansons. "En ville, il y a tellement de choses à faire que je ne fais rien. Et là-bas, il n’y a tellement rien à faire que, là, je me mets à faire plein d’affaires!"
C’est d’ailleurs à Gould qu’a été composé l’album Entomologie. Tous les jours durant tout un été, Urbain s’assoyait sur sa galerie, avec sa guitare et ses feuilles de papier. Le soir, alors qu’il écrivait à la lanterne, il se faisait attaquer par toutes sortes de bibittes. "Je me suis mis à faire de l’entomologie amateur à partir de là", raconte-t-il avant de poursuivre sur l’inspiration puisée à la source naturelle. "À Gould, tu peux te mettre à écrire et, à un moment, un orignal te passe dans la face! À Montréal, il peut se passer un accident en face de chez vous, mais pour moi ça n’a pas la même force. Ça m’émeut bien plus de voir un ours qu’une police. C’est de la grosse vie qui vibre fort! Ça m’inspire beaucoup."
Le 19 novembre à 20 h 30
Au Café Foin Fou
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