Yeleen : Cultiver lumière et musique
Le groupe du Burkina Faso Yeleen, acclamé à Ouagadougou par 16 000 personnes en octobre dernier, offrira le 19 novembre prochain à Trois-Rivières son spectacle Une lumière au Sahel.
Depuis le 5 novembre, Mawndoé et Smarty se promènent à travers le Québec dans le cadre d’une tournée parrainée par le Conseil francophone de la chanson. Leur accueil sur nos terres constitue un coup de chapeau au Burkina Faso, le pays hôte du 10e Sommet de la francophonie, qui se tiendra à Ouagadougou du 23 au 27 novembre sur le thème du développement durable et solidaire. Le passage de Yeleen dans la région coïncide avec les huitièmes
Journées québécoises de la solidarité internationale (du 11 au 21 novembre), redoublant l’incontestable importance de l’événement.
C’est la cinquième fois que les deux chanteurs se produisent hors du continent africain, mais c’est la première fois qu’ils ont l’occasion de faire une tournée devant un public francophone, détail qu’ils apprécient tout particulièrement. "Les gens étaient davantage touchés parce qu’ils comprenaient ce qu’on disait, et c’est plus touchant pour l’artiste", assure Mawndoé en racontant fébrilement la prestation donnée à Montréal, où s’était rassemblée en masse toute la communauté africaine.
Sur une musique amalgamant l’afro-soul et le rap, les deux chanteurs-paroliers, en plus d’instaurer une ambiance et de susciter l’émotion, sont là pour passer un message. Le duo chante en français, mais combine aussi plusieurs dialectes, comme le mooré, le bambara, le n’gambaye, le sara, "selon l’émotion", animé par la volonté d’être compris de tous les Africains. Dans le langage du quotidien, Yeleen questionne et dénonce, prend la parole pour les mères et les sœurs, pour les jeunes, pour la culture, conscient d’être investi d’une responsabilité sociale. Il est devenu en quelque sorte un groupe-phare, symbole de réussite.
"Il a fallu travailler fort pour arriver à s’en sortir, à attirer le regard de la société, confie Mawndoé. Encore aujourd’hui, on essaie de tout faire nous-mêmes, on est obligés d’être au four et au moulin", ajoute-t-il. En effet, le groupe a dû produire lui-même Dieu seul sait, son deuxième album, sorti cette année, pourtant l’un des plus gros vendeurs au Burkina. "L’idée qui nous anime en ce moment, c’est de réussir là-bas, pour donner de l’espoir autour de nous. On a envie de réussir à notre manière, et pas selon les clichés que l’Occident envoie en Afrique et qui donnent aux jeunes l’envie de partir."
Yeleen est une brillante fusion entre le rap-afro-soul urbain et la tradition musicale africaine.
Le 19 novembre à 20h
À la Maison de la culture de Trois-Rivières
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