Le Karlof Orchestra : Band à part
Le Karlof Orchestra débarque une fois de plus pour présenter les chansons de Fuzzy Trash Pop, album peut-être plus solide, mais tout aussi éclaté que le précédent.
Avec un premier album aussi foutraque que son titre pouvait l’indiquer, Fuck’n’Shit Baby Love, le Karlof Orchestra et son maître de cérémonie déjanté Karlof Galovsky avaient réussi à créer une certaine impression chez ceux qui recherchent un tant soit peu la différence, le chaos et le bordel dans un paysage musical souvent aseptisé. Surprise aussi il y a quelques mois avec la sortie de Fuzzy Trash Pop, car cette fois Karlof remettait de l’ordre dans ses délires sans pour autant perdre de sa folie contagieuse et irrévérencieuse. Disons simplement qu’en ajustant son tir, ses chansons devenaient du coup plus limpides et aussi plus attirantes.
En fait, à peu près toutes les critiques écrites ou dites à propos de cet album le qualifiaient de "plus cohérent". "Je ne trouvais pas le premier album tellement incohérent, avoue Karlof Galovsky lorsqu’on lui mentionne ce fait, même si je dois dire qu’il avait plutôt été conçu comme une expérience en soi, alors que pour le deuxième je voulais présenter des chansons, rien d’autre. Pour ce qui est des commentaires, je dirais plutôt que Fuck’n’Shit Baby Love était très cohérent dans son incohérence!"
Et voilà! Il suffit de connaître un peu Karlof pour savoir qu’il réussit toujours à tourner la situation à son avantage par sa dérision ou son humour absurde. On s’en doute donc un peu, la dérision demeure l’arme préférée de Karlof lorsqu’il se donne en spectacle, un endroit idéal pour ses élucubrations, mais aussi simplement pour ses chansons. "Le premier album était surtout un prétexte pour présenter des spectacles, car j’adore être en face des gens, leur donner un vrai show, les bousculer, les faire rire et pleurer. Aussi, quand je me retrouve là, je me sens comme dans mon salon! Je me bats beaucoup pour avoir l’attention de tout le monde, ç’en est une vraie obsession! J’ai l’impression d’être le cow-boy avec son lasso et que la foule est mon troupeau!"
Même si Karlof se dit surpris et flatté de sa récente nomination à l’ADISQ, il trouvera le moyen de conclure avec sa désinvolture habituelle: "Je m’en fous un peu aussi!" Imparable!
Le 3 décembre
Au Cabaret Music Hall
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